Nous avons tous perdu ce weekend un petit peu de notre foi en l’humanité. En assistant médusés à des assassinats en direct de deux compatriotes sur les réseaux sociaux. Oui des assassinats car il n’y a pas d’autres termes à employer. On peut se cacher derrière des excuses minables ou des pseudos circonstances atténuantes mais arrêtons de nous mentir et de nous voiler la face. Je ne ferai pas l’insulte de parler du contexte, car dire qu’il y a un contexte qui pourrait amenuir ces ignominies c’est déjà commencer à les justifier. Et pour ma part, RIEN ne peut adoucir les contours de ce drame.
Quelle raison peut rendre acceptable un tel déferlement de violences ? Aucune.
Quelle raison peut justifier la mort d’un homme qui allait simplement chercher ses enfants ? Aucune.
Quelle raison peut nous faire accepter de marquer notre histoire à tout jamais d’un épisode aussi noir ? Aucune.
Car oui, le vendredi 24 janvier 2020 marquera ce jour de l’histoire du Gabon où la lâcheté et les plus bas instincts auront pris le pas sur ces valeurs que nous chérissons mais qui, pour bon nombre, n’ont jamais été au final qu’un slogan marketing.
La question qui ressort de tout ça, depuis l’annonce du décès de ces deux hommes, est de savoir : où sont nos moralisateurs ? Où sont ces super intellectuels qui donnent quotidiennement des leçons à la terre entière mais décident de se terrer dans un silence complice ? Car en ne disant rien, vous cautionnez les actes posés. Mais bon il faut pour cela accepter de prendre un risque.
Il est plus doux de se faire appeler « honorable », « excellence », « vénérable » que de se risquer à dire à ses électeurs qu’ils ont tort.
Il est plus facile de se demander qui dirige que de contredire ceux qu’on espère avoir pour base politique.
Il est plus rentable de faire un don de quatre sacs de ciment que d’aller dans du porte à porte pour rassurer les populations.
Il est plus en vogue de traiter son pays d’autoritaire que de condamner les personnes qui ont préféré prendre des photos et des vidéos lors du lynchage public.
Il est plus aisé de s’afficher avec de superbes citations que défendre les idées qui en jaillissent. Peut-être n’ont-ils jamais lu celle-là donc je leur offre « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre » Nelson Mandela.
Au final, ll est plus aisé de rester populiste que d’afficher l’ignominie des actes perpétrés.
Suivons la meute, tout se passera bien. C’est vraisemblablement la logique qui les guide.
Ô grands moralisateurs, n’ayez pas peur ! Retrouvez ce courage qui vous fait réagir sur les sujets faciles et populistes. Réagissez car il n’est pas trop tard. Prouvez que les principes affichés ne sont pas qu’un fonds de commerce. A défaut de retrouver cette audace, faites comme très souvent, faites au moins semblant ! Mais par pitié, n’utilisez pas le terme de justice populaire car dans tout ça, il n’y a rien de juste…
