Le ministère de l’Éducation nationale à annoncé réfléchir sur la possibilité d’introduire le numérique à l’école. Une annonce qui a fait sursauter certains observateurs. Non seulement parce que cette annonce résonne comme une demie dizaine avent elle, mais aussi, des projets identiques ont déjà eu semblant de commencement. En effet, depuis 2009, le ministère de l’éducation nationale bloque le déploiement du projet One Laptop per child.
10 ans que des milliers d’équipements d’une valeur de 1 million de dollars sont stockés sous la responsabilité du ministère et certains bloqués dans les magasins de la douane pour défaut de paiement des frais de douane. Tout un feuilleton Les fausses promesses et les projets financés non menés à terme font partie des choses qui entretiennent la défiance entre les gouvernants et les populations. Dans ce registre certaines ministères méritent la palme d’or.
La pandémie du covid-19 à montré l’incapacité de l’enseignement public gabonais à se dématérialiser, et pire l’incapacité des animateurs du ministère de l’Éducation à être réactif face aux défis de l’instant. La politique de l’autruche ne pouvant durer éternellement, et face à la pression de l’opinion publique, il a fallu mettre en place un système d’enseignement à distance. Les faibles audiences des programmes « l’école à télé » sont la conséquence d’une impréparation inexplicable, quand on sait que le ministre actuel était conseiller spécial chargé de l’Education, qu’il a pris part aux assises de l’Education de 2010, et qu’il a par ailleurs conduit la dernier task force sur l’éducation
En matière d’éducation dématérialisée, le Gabon de 2020 aurait sans doute mieux nantis si chacun avait joué sa partition. L’enseignement à distance est une chose sérieuse qui s’inscrit au niveau de l’école publique dans la vulgarisation d’un certain nombre d’outils numérique.
En 2010, l’idée d’introduire l’informatique est actée par un partenariat avec la fondation One Laptop Per Chil (un ordinateur par enfant) le Gabon passe commande pour 1 million de dollars d’ordinateurs à bas coût au profit des établissements publics. Dans l’objet d’amorcer la première phase du projet.
Des chercheurs de l’université de Laval au Canada viennent au Gabon afin de former certains enseignants de l’ENS; des ordinateurs sont livrés pour les petits écoliers gabonais, mais le ministère de l’Éducation nationale freine des quatre fers, le projet prend de l’eau.
Las de la lenteur du ministère de l’Éducation nationale, le projet sera relancé en 2013 par le cabinet du président de la République, une autre cargaison d’ordinateurs sera livré au Gabon, payé rubis sur l’ongle 1 million de dollars. La cargaison est bloquée au port d’Owendo pour une question de frais de douane.
Grâce à l’entregent du cabinet présidentielle, le principe d’un dédouanement sans frais est rendu possible, le ministère va enfin rentrer en possession de cette importante cargaison d’ordinateurs, là encore le projet est boycotté par Florentin Moussavou, ministre de l’éducation à l’époque.
Entre 2013 et 2019 plus aucune nouvelle du projet OLPC. Les ordinateurs sont toujours dans des cartons au ministère de l’Éducation nationale. Pour les écoliers gabonais, l’informatique est toujours un rêve rendu inaccessible par la volonté d’une classe dirigeante dont les enfants apprennent en Europe ou dans les écoles privés.