La nomination d’Ousmane Cissé au poste de directeur général de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) a suscité une série de réactions nauséabondes, encouragées par certains médias très proches de la direction de la communication de l’entreprise.
Cadre expérimenté, Ousmane Cissé semble avoir été réduit à sa seule origine sénégalaise. Si nos confrères de L’Union se sont risqués à examiner son bilan dans les autres entités qu’il a dirigées, notamment Label TV, aujourd’hui en faillite, et l’Office Pharmaceutique National, certains confrères ont sciemment choisi de livrer le « sénégalais » aux commentaires xénophobes de certains internautes, mettant en avant sa nationalité plutôt que son profil de manager.
Le renvoi systématique à la nationalité des étrangers ou des binationaux occupant des postes de responsabilité est une forme de xénophobie systémique qui prend de l’ampleur au Gabon depuis quelques décennies. Pourtant, dans le cas de la SEEG, les préoccupations ne devraient pas manquer.
Comment une entreprise commerciale en situation de monopole peut-elle se retrouver dans cette situation ? Pourquoi, depuis le départ de la société française Veolia, les dirigeants gabonais de la SEEG ne se sont-ils pas distingués par l’excellence de leur gouvernance ?
Autant de questions qui, une fois posées, peuvent peut-être aider à comprendre les motivations de ceux qui ont décidé de se passer des « compétences locales » pour nommer à la tête de la SEEG une personnalité non gabonaise dont le parcours jusqu’à présent n’a rien d’extraordinaire.