Sept grévistes de la SEEG enfermés au B2: la transition muselle les revendications syndicales

Sous le régime de la transition au Gabon, la liberté d’expression et le droit de grève semblent être devenus des privilèges à haut risque. Les membres du syndicat de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ont été les dernières victimes de cette répression autoritaire, déclenchée par leur mouvement de protestation légitime en raison du non-paiement des gratifications de fin d’année. 

 Les 7 leaders syndicaux de la SEEG ont été arrêtés et sont actuellement détenus à la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité (B2). Cette réaction draconienne de la part de la transition témoigne d’une inquiétante tendance à étouffer toute contestation sociale.

L’informaticien de la SEEG, Steven Obame, dénonce cette répression en soulignant l’ironie de la situation : « Bravo à la transition, tu boudes on t’enferme. Les opposants vous savez déjà ce qui vous attend. » Ces paroles reflètent le climat de peur instauré par la transition, qui semble prête à sanctionner toute forme de mécontentement.

Le président de la transition, lors de son passage à Ndéndé dans la province de la Ngounié, avait préalablement proféré des menaces à l’encontre des agents grévistes. Il avait promis de s’occuper personnellement d’eux. . La réalité semble maintenant coller à ces paroles, car les leaders syndicaux de la SEEG ont passé leur première nuit au B2 pour avoir simplement réclamé leurs droits.

Il est regrettable de constater que dans le contexte actuel, le simple exercice du droit de grève est interprété comme une menace contre l’autorité en place. Les travailleurs de la SEEG, en réclamant légitimement leurs gratifications, en ont payé le lourd tribu. 

Cette confusion entre « état d’exception » et « État militaire » révèle une dérive inquiétante vers une gouvernance autoritaire, mettant en péril les fondements même de la démocratie. Au lieu de dialoguer et de répondre aux revendications légitimes des travailleurs, la transition a choisi de les réprimer, reniant ainsi les principes fondamentaux des droits de l’homme et de la liberté syndicale.

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