« Faut-il frapper les enfants pour bien les élever? » C’est la question à laquelle l’institut de sondage Afrobaromètre a soumis à 1800 adultes de 36 pays en Afrique. Le Gabon apparaît à la 6e place du top 10 des pays ayant répondu par l’affirmative. 81% des adultes gabonais estiment qu’il faut frapper les enfants, contre 88% au Bénin, premier pays de ce classement.
Il est important de souligner qu’au Gabon, les châtiments infligés aux enfants sont punis par la loi. En effet, l’article 235 du Code pénal dispose que : « L’auteur de coups et blessures volontaires portés à un mineur de moins de dix-huit ans, ou qui l’aura volontairement privé d’aliments ou de soins au point de compromettre sa santé, ou aura commis à son encontre toute autre violence ou voie de fait, à l’exclusion des violences légères, est puni d’un emprisonnement de sept ans au plus et d’une amende de 2.000.000 de francs au plus. «
La peine en cas de coups sur un enfant peut aller jusqu’à un emprisonnement de dix-huit ans au plus et une amende de 5.000.000 de francs si les coupables sont les père et mère légitimes, naturels ou adoptifs, ou autres ascendants légitimes, ou toute autre personne ayant autorité sur l’enfant ou ayant sa garde.
Malgré ces dispositions légales, plusieurs adultes estiment que les châtiments corporels font partie intégrante de l’éducation en Afrique. Certaines personnes l’assument même avec fierté : « Si on ne m’avait pas bastonné quand j’étais enfant, j’aurais dévié du droit chemin », peut-on entendre lors de certaines discussions de la part de personnes qui ne sont pas des modèles de vertu.
Pourtant, les spécialistes sont formels : « Les enfants confrontés à la violence subissent un choc traumatique qui peut les conduire à reproduire un comportement agressif à l’âge adulte. »
Il est vrai qu’une lecture des réseaux sociaux gabonais peut donner l’impression que des « baffes se perdent », toutefois, il est essentiel de respecter la loi et de garder toute proportion gardée.