Alors que la ville de Libreville croule sous les immondices, l’actuel locataire de l’avenue de Cointet va-t-il encore privilégier les pansements sur des jambes de bois plutôt que la mise en place d’une réelle stratégie d’investissement au profit de Clean Africa, la société d’État commise à la collecte des ordures ?
Les plans d’urgence coûteux, les campagnes médiatiques à charge et les « coups de gueule » contre la Mairie de Libreville et Clean Africa cachent mal la gouvernance défaillante du ministre Matha sur ce dossier. Alors que tous les observateurs s’accordent pour présenter le manque de moyens de Clean Africa comme principal obstacle à l’exécution parfaites de ses missions, au ministère de l’Intérieur, principal ordonnateur de fonds, on fait la « sourde d’oreille »
Pourtant, un Compte d’affectation spéciale ( CAS) logé au Trésor Public et doté selon des sources anonymes de près de 16 milliards de FCFA existe, mais Clean Africa semble tirer le diable par la queue chaque mois. Ce compte est alimenté par une taxe prévale sur toutes les transactions d’achats d’unité Edan, une manne financière sur laquelle serait assis le ministère de l’Intérieur sans impacter positivement les populations gabonaises notamment celles de Libreville et Akanda.
Il aura par exemple fallu que les odeurs pestilentielles des ordures qui jonchent les rues de la capitale depuis plusieurs semaines remontent très haut dans l’administration gabonaise pour que Clean Africa reçoivent enfin une tranche de la subvention qui lui est due par le gouvernement.
Un micro-management sans véritable envergure qui a démontré ses limites et ses conséquences, et ce n’est pas l’activisme débordant d’AGLI, l’ancienne association devenue société, au profit de Lambert Matha qui fera dire le contraire.
Soumis à une problématique identique de collecte et de gestion des ordures dans le grand Cotonou, les autorités béninoises avaient pris le taureau par les cornes en dotant la Société de Gestion des Déchets Solides et de la Salubrité du Grand Nokoué (SGDS-GN) de 50 camions et 120 grandes bennes de collecte pour un montant de près de 7 milliards de FCFA, à peine la moitié du CAS.
À Libreville un renforcement d’à peine 10 camions supplémentaires suffirait à inverser la tendance, mais l’argent ne sort pas, et les blocages proviennent principalement du cabinet de Lambert Matha où certains collaborateurs seraient devenus experts en achat de matériel de collecte des ordures.
Des petits arrangements entre amis loin des regards pourtant experts et légitimes de Clean Africa et du Haut commissariat à l’environnement dont les responsables sont régulièrement tenus à l’écart des décisions du clan Matha. »
A quelques jours du mois de décembre et de ces nombreuses festivités certains Librevillois pointent déjà un doigt accusateur vers le ministère et la mairie de Libreville. Pour d’autres, réputé pour ses qualités de grand sécurocrate, Lambert Matha devrait être soulagé de ce pan de ces missions, c’était sans doute ça l’esprit des autorités au moment de la création du Haut Commissariat à l’environnement, un organisme public, dédié à la tâche loin de la politique.