Après le climat, la lutte pour l’égalité des sexes est la deuxième cause qui fait la force du leadership gabonais au niveau continental. Depuis 2020, grâce à des nouvelles lois adoptées depuis quelques mois, ce leadership s’affirme. Ces lois consacrent une place de choix aux femmes dans la nouvelle société gabonaise voulu par les autorités.
Si jusqu’en 2020, en comparaison à l’Indice de la Banque mondiale sur la mobilité socio-économique et juridique des femmes à travers le monde, le Gabon n’était pas un modèle (avec un indice de 57,5%), depuis, les choses semblent avoir changé.
Et pour cause, le 23 mars 2021, en adoptant le projet de loi modifiant le Code civil pour garantir plus de protection aux femmes, le Gouvernement a entamé un processus nécessaire dans la proximité des relations hommes-femmes au Gabon.
Il aura suffi de quelques mois pour que le Parlement se prononce en faveur de ce projet de loi. Sur les 10 projets de loi soumis aux parlementaires, neuf (9) ont été adoptés. Ils offrent depuis lors aux pouvoirs publics, les moyens légaux de protéger davantage les femmes.
Par ces lois, le Gabon a franchi une étape importante dans le processus de sa démocratie comparativement à certains de ses voisins d’Afrique. Pour les femmes, c’est un grand saut, non seulement dans leur considération mais également dans leur responsabilisation et autonomisation.
Au même titre que les hommes, les femmes sont en effet appelées à se déployer pour participer à la construction politique, sociale et économique du pays. Dans les administrations publiques et les entreprises, elles occupent des places de choix allant de ministres, présidentes d’institutions, directrices générales, chefs d’entreprises, managers…
Cette évolution est le résultat de la politique des quotas et de la préférence pronée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba qui consacre la période 2015-2025 comme étant celle de la femme gabonaise.
En effet, 30% des postes à responsabilité sont réservés aux femmes dans l’administration publique. Avec le déploiement des nouvelles réformes juridiques sonnant la fin des disparités hommes-femmes, ce pourcentage est appelé à être évalué à la hausse. Le volet domestique n’est pas en marge. Le programme Gabon-Égalité veille à l’implémentation de cette politique.
A la différence de ses voisins d’Afrique, les nouvelles réformes permettent au Gabon de répondre positivement aux 36 questions phares retenues par le PNUD pour son Indice baptisé « Les femmes, l’entreprenariat le droit ». Si tous les pays n’ont pas le même degré de considération des femmes, cette différence fait du Gabon un modèle.
Si comme pour la cause climatique, le chemin pour parvenir à un équilibre parfait entre les hommes est encore long, le Gabon a démontré par les nouvelles réformes juridiques, sa capacité à ne pas rester en marge de l’évolution.
Ces réformes s’inscrivent dans la perspective des objectifs de développement du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui requiert que « mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais également essentiel pour accélérer le développement durable. »
En marge de cet effort, les autorités gabonaises doivent tout de même, s’atteler à un travail de fond pour faire comprendre à l’opinion, le bien fondé des nouvelles lois.
Séraphin Lame