L’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, était l’invité de Radio Gabon, occasion pour lui de répondre aux questions « sans tabou » des journalistes. Revenant sur l’impact de l’augmentation du prix du carburant il a affirmé que pour faire face à l’augmentation du prix de carburants, la SEEG augmentait ses tarifs aux usagers sans l’annoncer.
Pour expliquer son opinion sur les augmentations successives du carburant l’ancien premier ministre a renvoyer les journalistes à ses nombreuse publication dans lesquelles il tirait déjà l’attention des gouvernants.
: « Je vous renvoie à trois publications que j’ai faite l’année dernière, en 2018, où j’avais clairement attiré l’attention sur le fait que les augmentations des prix des carburants allaient automatiquement avoir des impacts sur l’augmentation du niveau général des prix dans tout le pays. (..) Le carburant est un bien fondamental au sens de l’économie politique, c’est-à-dire, un bien qui rentre dans la production de tous les autres biens ».
Pour l’ancien Premier Ministre il est normal que les prix de certains biens et services varient en fonction des prix des carburants. « C’est parce qu’avec le carburant, vous produisez de l’électricité directement ou indirectement. Vous produisez de l’électricité dans les groupes qui alimentent les villes, les scieries, les machines. Ce carburant produit l’énergie qui permet aux véhicules de rouler. Donc à partir du moment où va introduire une augmentation à la racine d’un bien fondamental, cette augmentation ne peut qu’avoir des effets multipliés sur le reste de l’économie.
Cela se vérifie dans le quotidien des populations auxquelles les boulangeries ont voulu vendre la baguette de pain de pain à 150 francs CFA au lieu de 125.
« Tout boulanger dispose par exemple d’un groupe électrogène. Si le prix de son carburant augmente, le prix qu’il dépense pour fabriquer son pain va encore augmenter. Quand il va livrer ses pains, il utilise un bus qui utilise du carburant pour rouler. Cela veut dire que le prix auquel il va livrer ce pain va augmenter. Mais vous pouvez retrouver cette augmentation dans tous les autres secteurs, même en pharmacie. Si une pharmacie se trouve en dehors du réseau national d’électricité et qu’elle possède son propre groupe électrogène et qu’il tourne, eh bien, la pharmacie en question va être obligée d’inclure dans le prix de ses médicaments, le prix de l’augmentation de son carburant.
Que se passe-t-il pour une pharmacie utilisant l’électricité de la SEEG ?
« Et si elle utilise l’électricité de la SEEG ? Regardez-vous-mêmes, je dispose ici des tickets. Vous voyez qu’en vérifiant ces tickets, la SEEG depuis longtemps procède à des augmentations de prix sans les annoncer. Vous regardez bien les prix. Le prix du kilowattheure de la SEEG augmente régulièrement. La SEEG augmente les prix sans que personne ne s’en rende compte, donc fatalement si cette pharmacie utilise l’énergie de la SEEG, le médicament va augmenter. Pourquoi la SEEG elle-même procède à des augmentations ? Lorsque les prix du carburant que la SEEG utilise pour faire fonctionner ses machines augmentent, la SEEG n’a pas d’autre choix en plus de tous les problèmes qu’elle a, que d’augmenter le prix de l’électricité qu’elle vend. La question, est est-ce que l’augmentation des prix du carburant telle qu’on la fait au Gabon est raisonnable ? Je réponds non. Elle est déraisonnable ».
