Jean Gaspard Ntoutoume AYI, ancien compagnon de Jean Ping, qui déclarait en 2017 : « Je ne supporte pas que l’on bride la liberté d’expression. Elle est sacrée », n’a pas hésité à saisir la Haute Autorité de la Communication (HAC) contre certains médias qui avaient relayé une information au sujet d’un prétendu déplacement à Medouneu, au cours duquel il aurait été empêché de s’incliner sur la tombe d’André Mba Obame, illustre fondateur de l’Union Nationale (UN), aujourd’hui moribonde.
Contrairement aux jubilations de TV+, Medias241 n’est pas suspendu mais mis en demeure. Il faudra sans doute à ces derniers ranger le champagne et attendre une autre occasion de célébrer une attaque délibérée contre la liberté de la presse. Dans son communiqué, la Haute Autorité a déclaré que le relais de cette information erronée avait « gravement porté atteinte à la notoriété et à la réputation des dirigeants de l’Union Nationale ».
Une indignation dont la HAC n’a pas fait preuve contre France24, qui avait diffusé un appel au coup d’État de Monsieur Jean Ping sur ses antennes. Ni l’un ni l’autre, par les autorités judiciaires ou par la HAC, n’ont été rappelés à l’ordre.
Bien que n’ayant pas d’effets contraignants sur les activités de Medias241, cette mise en demeure pourrait être interprétée comme une volonté de bâillonner des voix divergentes dans un écosystème où un bon média est un média qui s’inscrit exclusivement contre le pouvoir.