Depuis quelques jours, plusieurs publications arborant la photo d’un bébé informent les internautes de sa disparition simultanée dans trois pays.
A Abidjan, il aurait disparu au niveau de Yopougon, un quartier dont le nombre d’habitants dépasse celui du Gabon. Des gens affirment l’avoir vu dans les bras d’une dame.
Partagée plus de 10 171 fois, la publication d’Auberge Biyoghe, une internaute gabonaise, est brève, comme pour marquer la précipitation due à la recherche du bébé volé : « BÉBÉ VOLÉ MAXIMUM PARTAGES ». Une publication « sèche » qui a conduit certains internautes à lui demander quelques détails supplémentaires. L’absence de ces détails n’a pas empêché les nombreux partages.
Moe Vosh, un internaute, va même affirmer avoir vu une dame qui « marchait pieds nus avec un bébé à Glass aux environs de 17h ». Information ou hors sujet ? Personne ne le saura jamais. Toutefois, il est difficile qu’il s’agisse de ce bébé car il a également disparu à Yaoundé, capitale politique du Cameroun.
D’ailleurs, au Cameroun, où il semble avoir disparu le 2 février, il a été retrouvé. Alors que sa photo sert à propager des fake news au Gabon, ce bébé serait avec sa famille.
Depuis quelques semaines, les annonces de disparition pullulent sur internet. Il s’agit en grande majorité de très jeunes filles qui sont prétendument enlevées la veille du week-end et libérées par les preneurs d’otage à la fin du week-end. Parfois, elles sont simplement retrouvées par leurs parents chez leurs copains, sans que celui-ci ne fasse l’objet d’une procédure judiciaire pour séquestration.
Que dire des autorités qui semblent ne pas avoir appris les leçons de janvier 2020 quand près d’une demi-douzaine de personnes avaient perdu la vie, lynchées par une foule en délire qui les accusaient d’être des preneurs d’otages d’enfants invisibles.
Si Libreville n’est pas réputée pour sa parfaite sécurité, la prolifération d’un certain type de fake news semble être une sorte d’insécurité pour laquelle les autorités pourraient attendre qu’un innocent meure pour réagir.