Depuis quelques semaines, plusieurs grandes villes du Gabon bruissent de rumeurs sur de supposés enlèvements d’enfants. Les mêmes rumeurs avaient conduit au meurtre barbare de 5 individus dont le seul crime avait été, d’être pointé du doigt par un anonyme dans une foule. Les autorités avaient tardé à prendre la mesure de la situation. Pourtant, face à ce qui ressemble à un remake de 2020, ces dernières semblent attendre que le pire arrive.
Plus loin en juin 2018, plusieurs médias dont le très compétent TV5-Monde, rapportent que 15 enfants ont disparus noyés à Libreville, pour certains observateurs, il s’agit d’un « crime rituel ». Le démenti sur la mort de ces 15 enfants n’aura pas la même visibilité que le reportage. TV5 monde ne reviendra jamais sur ses pas.
En avril 2022, au quartier PK-13 Bizango, un jeune homme, qui rentre chez lui avec son neveu de 2 ans est pris pour un kidnappeur par une bande « d’experts en enlèvement ». Ces derniers vont lui faire subir de multiples humiliations qu’ils se feront forts de filmer et de publier sur Facebook. Quelques heures plus tard, dans une autre vidéo, la mère de l’enfant « kidnappé » affirme qu’il s’agit effectivement de son frère. Les auteurs de la vidéo courent toujours.
A Mouila , deux jeunes collégiens qui traversent une plantation du géant OLAM pour rentrer chez eux, croisent des ouvriers agricoles, en train de travailler dans cette plantation qui est un domaine privé, ils prennent leurs jambes à leurs coups, rentrent au quartier affirment avoir échappé à une tentative d’enlèvement, les trois ouvriers sont molestés par la population.
Il y a quelques jours, une adolescente de 15 est déclarée enlevée sur les réseaux sociaux, il sera démontré par ses propres parents qu’elle était en week-end, sans contraintes, chez son petit copain, un adulte. Il est actuellement incarcéré pour détournement de mineurs.
D’ailleurs en janvier 2020, au plus fort de cette psychose sur de supposés enlèvements, un nombre impressionnant de jeunes filles étaient déclarées kidnappés le vendredi après les cours, avant de réapparaître le lundi matin sans une égratignure et avec sourire aux lèvres.
Entendu par les forces de l’ordre, l’une d’entre avait déclaré sur les antennes de la télévision nationale avoir été poussé par sa tante a simuler un enlèvement.
En 2020 encore, certains individus avaient été confondus dans les bureaux du B2 pour leur activisme à relayer ces Fake-news, cette audition n’avait pas donné lieu à des poursuites judiciaires, peut-être aurait-il fallu.
