Surpopulation carcérale, le mal africain.

Les conditions des personnes emprisonnées en Afrique inquiètent fortement les ONG internationales, en tête desquelles le Comité International de la Croix-Rouge.

Selon le dernier rapport de l’ONG française, la surpopulation carcérale atteindrait en moyenne 200% dans les établissement pénitenciers du continent. Ainsi, à titre d’exemple, ce sont 7 000 prisonniers qui se partagent 1 500 places dans le deuxième plus grand pénitencier d’Afrique situé en Côte d’Ivoire.

Cette situation est aussi applicable à notre pays le Gabon où les conditions de détention des prévenus sont décriées quotidiennement par les proche des détenus et autres ONG locales et internationales. Un reportage des observateurs de Gabon24 parlait de « prison bidonville » pour la prison centrale de Libreville, dénonçant l’entassement des prisonniers par centaines. Selon les chiffre avancés par George Mpaga, nous serions aujourd’hui à plus de 3 000 personnes incarcérées pour une capacité d’accueil de 200, soit une surpopulation de l’ordre de 1 500%. Entre insalubrité, pandémie et trafics au sein de ces établissement, la situation semble sur le point d’imploser et le rôle de la prison dans la réintégration des individus est passé aux oubliettes.

Nous pouvons toutefois expliquer ce phénomène par deux principaux facteurs : économique et judiciaire. Le premier est le problème de financement que rencontre le Gabon et les pays africains de façon générale. En effet, dans des temps où les budgets publiques sont de plus en plus serrés, il est difficile de justifier l’approvisionnement de comptes qui serviraient au « bien-être » de criminels alors que d’autres dossiers prioritaires tels que la santé ou l’éducation ne sont pas traités.
Pour ce qui est du facteur judiciaire, il est primordial de mettre en place des réformes structurelles qui permettront de mieux définir les crimes. Selon le Président du Comité Internationale de la Croix-Rouge Internationale, il est impensable aujourd’hui « de voir un voleur de poulets traité comme un meurtrier ». Il revient de souligner l’incohérence des systèmes judicaires en place qui amènent des personnes à attendre pendant plusieurs années en prison avant d’être déférées devant un juge. Selon les dernières études, ce sont environ 40% des détenus qui connaissent cette situation et seule, une réforme en profondeur de notre justice permettrait une réduction significative de ce type d’abus.

Il est important de rappeler que la surpopulation carcérale n’est pas un problème exclusivement gabonais ou africain, à titre d’exemple, la France connaît un taux d’occupation d’environ 150% sur la quarantaine de prison que compte le pays.

Fin de l’instrumentalisation de la justice, abus de pouvoir de magistrats, réformes structurelles, le Ministre de la Justice Anicet Mboumbou Miyakou aura fort à faire dans la gestion de ce dossier tumultueux.

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