Après les dérives et fraudes décelées grâce aux travaux de la Task force sur la dette intérieure, l’Etat gabonais s’en remet à la justice. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Jessye Ella Ekogha, Porte-parole de la présidence de la République et Conseiller du Président de la République, ce 17 novembre 2020, au cours d’un petit-déjeuner de presse face aux représentants des médias nationaux et internationaux.
Le scandale est réel et implique de hauts fonctionnaires de l’Etat gabonais et plusieurs entreprises ayant exécuté ou bénéficié de marchés publics. Bien que des fraudes aient été identifiées, jusqu’ici officiellement aucun nom n’a été révélé. Selon le porte-parole de la présidence de la République, la justice va se prononcer sur la question et les dossiers seront traités au cas par cas.
Les sanctions administratives dépendent des résultats de l’action judiciaire. « S’il y a eu des dysfonctionnements, la décision politique c’est de dire je vais enlever quelqu’un mais je n’ai pas la preuve judiciaire qu’il a des responsabilités directes, ça devient une injustice. Pour prendre des décisions il faut qu’on sache ce qui s’est passé, il faut que la justice soit saisie, il faut qu’il y ait une décision qui dise qu’une telle personne a été coupable ou complice… A partir de là, on dit ok on prend aussi la sanction administrative qui va avec. », a confié Jessye Ella Ekogha.
L’intérêt de cette procédure est de rester partial et de ne sanctionner que les personnes dont les culpabilités auront été prouvées. Le conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba donne un cas pratique. « Si la justice ne s’est pas prononcée et qu’on prend toute la direction générale et on vire tout le monde, après derrière la justice dit qu’il y’a telle personne qui n’a rien avoir avec ce qui est fait, elle va se retourner contre l’Etat. Il vaut mieux que notre décision se base sur le jugement rendu par la justice »
Freddy MOUSSOUNDA