Tunisie : « On vit dans une situation de peur » témoignage d’une étudiante gabonaise

Victime d’une vague de répression à coloration xénophobe, la communauté subsaharienne en Tunisie fait face à une violence sans pareil. Joint au téléphone par notre rédaction Rebecca, une jeune étudiante gabonaise et chargée de communication de l’Association des des Étudiants et Stagiaires Gabonais en Tunisie revient sur ces atrocités et le climat de défiance qui prévaut dans le pays.

« On vit dans une situation de peur, de stress d’instabilité avec tous les jours un nouveau témoignage. Des étudiants sur qui on crache, on verse de l’eau, on lance des cailloux », a confié la jeune étudiante. Un témoignage qui donne froid dans le dos et qui traduit la gravité de la situation.

La communauté subsaharienne dans ce contexte doit faire face à des contrôles intempestifs avant d’être conduits au poste de police, cela en dépit d’être au norme en ayant un titre de séjour valable.

Tout serait parti de l’assassinat d’une Tunisienne par des migrants clandestins subsahariens. Par la suite, dans un discours tenu mardi 21 février, lors de d’une réunion de Conseil de sécurité nationale, le président tunisien Kaïs Saïed, a tenu des propos selon lesquels, les migrants subsahariens « étaient source de crime et de délinquance ». Cette sortie aurait attisé la haine au sein de la population.

« Quand toi tu es noir tu sors, les Tunisiens peuvent t’agresser parce que tu es noir et tu es dans leur pays. », a confié Rebecca, qui appelle à la vigilance au niveau de la communauté.

Une situation qui a priori ne semble pas prête à s’arrêter car selon Rebecca, la population tunisienne entrevoit de faire une marche ce dimanche 26 février, une sorte de chasse « aux noirs ».

« Je souhaite que les autorités gabonaises se rapprochent des autorités tunisiennes afin de faire valoir nos droits. Ce n’est pas normal qu’un étudiant se balade et se fasse agresser. », a lancé la jeune étudiante.

Alice ZANG

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