LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- En application des dispositions des articles 67 et 297 de la loi n° 016/01 du 31 Décembre 2001 portant Code Forestier en République Gabonaise, le gouvernement a interdit vendredi l’abattage et l’exploitation de l’espèce végétale nommée « Kévazingo ».
« Le conseil des Ministres a instruit le Ministre en charge de la forêt de préciser les conditions et modalités d’application de ce texte »,indique le communiqué final du conseil des Ministres lu par Alain Claude Bilie By Nzé à la télévision d’Etat.
« On ne doit pas vendre ce bois. Il garde la forêt. Les esprits de la forêt poursuivront ceux qui le vendent! », met en garde Daniel Messa-Abaga au micro de l’Agence France presse (AFP). Assis sur le porche de sa maison de Bendoussang, dans le nord du Gabon, le vieil homme se désole. Le Kevazingo est précieux et fait l’objet d’un vaste trafic.
Le vieux villageois, né en 1930, ne comprend pas pourquoi les siens vendent ce bois aux scieries et collecteurs. « La génération qui viendra après nous aura du mal à comprendre que ce bois est important parce qu’il aura peut-être disparu. Il faut le préserver », dit-il.
Le Kevazingo est une essence de bois rare de couleur rouge, noire ou marron. Il est particulièrement prisé par les Asiatiques, notamment Japonais et les Chinois.
Très dur et dense, il est utilisé pour fabriquer des meubles chics (chaises, tables). Son mètre cube peut atteindre 1 à 2 millions de F CFA (1.500 à 3.000 euros) à Libreville. La moyenne se situe entre 180.000 et 400.000 F (300 et 600 euros) le mètre cube.
Sa forte demande a fait exploser l’exploitation illégale au Gabon selon certaines organisations non gouvernementales comme Conservation Justice, Environnement.
Cette forte demande a fait exploser l’exploitation illégale, selon l’ONG Conservation Justice, Environnement, qui s’inquiète des conséquences. « On s’est rendu compte qu’il y a un trafic important », affirme Wilde Rosny Ngalekassaga, juriste de l’ONG.
A Bitam (nord), aux confins du Cameroun et de la Guinée équatoriale, le prix monte jusqu’à 200.000 F en fonction du diamètre, et « ici, les principaux acheteurs sont des Chinois », explique le patron de la société « Respect du bois », Jimmy Amnvene Nkounou. « Je récupère le Kevazingo avec mon permis, de manière légale, dans les zones où mon autorisation me le permet », assure-t-il.
Le ministère des Eaux et Forêts assure faire son possible pour lutter contre le trafic.
Le Gabon a interdit l’exportation de grumes brutes en 2010 et tout arbre abattu doit faire l’objet d’une transformation locale avant d’être exporté.
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