Ils sont lointains les souvenirs des rassemblements et meetings de l’opposition qui, en 1993, 1998 et 2005 mettaient le pays en ébullition. Divergences, éclatement, désunion, mésententes absence d’un projet de société cohérent et pertinent, les adversaires du présidenti Ali Bongo Ondimba pourraient ne pas être de taille pour l’inquiéter à la présidentielle de 2023
Le décor a totalement changé aujourd’hui et les gabonais, résignés, se désintéressent des discours des opposants qu’ils estiment creux.
L’opposition est en fait orpheline de ses poids lourds historiques. Apparus dans la liesse de l’abolition du parti unique et de l’avènement du multipartisme, nombreux ont tiré leur révérence, d’autres à l’image du Pere Paul Mba Abessole se sont mis en retrait de la vie politique.
Les récentes prises de parole et gesticulations de Pierre Claver Maganga Moussavou indique bien qu’il sera candidat à l’investiture du Parti Social Démocrate (PSD), mais dans l’opinion, lui et son parti ont perdu de leur aura. Et ses multiples volte-face ont fini par le décrédibiliser aux yeux de nombre de gabonais.
Poids plumes, certains opposants ont survécu en ralliant les différents gouvernements d’Ali Bongo Ondimba et d’autres en intégrant ou en se rapprochant du Parti Démocratique Gabonais, au pouvoir. C’est le cas de Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Michel Menga, Estelle Ondo, Frédérick Massavala, Fefe Onanga, Serge Maurice Mabiala, etc.
Poids légers, les acteurs tels que Paul Marie Ngodjout, Mike Jocktane ont des assises qui se limite pour le premier à son cercle familial et le second aux fidèles de sa chapelle.
Et puis il y a les poids moyens, totalement défaits, comme Alexandre Barro Chambrier, Guy Nzouba Ndama et Paulette Missambo qui, en 2018, n’ont pas obtenu le plébiscite des électeurs aux législatives, dans leur fief politique respectif.
Rejeté et vomi par ses soutiens et sympathisants de 2016, c’est en cavalier seul et très affaibli que Jean Ping tente tant bien que mal d’exister. Tous les acteurs de l’opposition sont unanimes sur un point, Jean Ping relève du passé et ne constitue nullement une alternative à Ali Bongo Ondimba.
Affaiblie face à un pouvoir dont les retombées du Plan d’Accélération de la Transformation (PAT) ne cesse de lui attirer la sympathie des populations, l’opposition est éparpillée en dizaines de formations et de regroupements sans assise, sans moyen de survie, sans vision et sans un projet de société clair et pertinent.
De la Coalition pour la Nouvelle République de Jean Ping, en passant par le Rassemblement Pour la Modernité d’Alexandre Barro Chambrier, les Démocrates de Guy Nzouba Ndama et l’Union Nationale de Paulette Missambo, le Parti Démocratique Gabonais de par son attractivité a réussi à leur vider de nombreux militants et cadres.
Tous les partis et les personnalités de l’opposition n’ont pas de véritables assises, leur visibilité étant médiatique. Et, leur atout majeur réside dans leur hypermédiatisation. Rompus qu’ils sont à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux.
Mais il leur manque un véritable ancrage sur le terrain.
SJM