Gabon: Qui sont ces anciens ministres qui profitent des « contrats » de Averda et Clean Africa ?

A l’initiative de la présidence, le gouvernement va lancer un audit sur la dette d’Averda, estimée à 16,4 milliards de francs CFA. Les enquêteurs soupçonnent un détournement de fonds publics et des magouilles qui éclaboussent plusieurs membres de l’ancien entourage présidentiel.

Ce mois de juin 2019, la mairie de Libreville va annoncer à la société Clean Africa que son contrat avec l’Etat gabonais ne sera pas renouvelé. Le contrat, estimé à 950 millions de francs CFA, portait sur le ramassage des ordures.

Cette rupture du contrat avec Clean Africa emporte également Averda, la société sous-traitante qui appartient à des Libanais, indique l’hebdomadaire Jeune Afrique cette semaine.

Selon l’hebdomadaire, la présidence de la République entend mettre les bouchées doubles pour pousser le gouvernement à faire toute la lumière sur ce qui s’apparente à un véritable système de magouilles.

Sous la pression de la présidence, le gouvernement va engager un audit sur la dette de 16, 4 milliards de la société Averda. Il va également décortiquer la question des impayés d’Averda.

Mais ce n’est rien par rapport à ce que le directeur de Clean Africa, Traoré Mention, réclame à l’Etat gabonais au sujet de l’entretien de la décharge de Mindoubé.

La société de ramassage des ordures demande à l’Etat gabonais de lui régler une ardoise de 25 milliards de francs CFA. Leandre Zué a répondu qu’il n’en est pas question.

Le maire de Libreville, a déclaré qu’il ne paierait jamais cette dette à Clean Africa dans la mesure où cette société a utilisé gratuitement des infrastructures communautaires ainsi que le pont-bascule, pour exercer son activité à Libreville. Clean Africa n’a jamais voulu payer la location de ses bureaux qui appartiennent à la mairie.

Comme son nom de l’indique pas, Clean Africa a des choses à cacher. 30% du capital au total de Clean Africa ont été acquis par plusieurs membres de l’ancien entourage présidentiel. Pour le gouvernement, il faut que ces anciens collaborateurs de la présidence expliquent le processus inconséquent d’acquisition de ces parts.

Ce qui intrigue aussi c’est que la société Clean Africa a été créée sur les cendres de la Société de valorisation des ordures ménagère (SOVOG), en qualité de société d’économie mixte.

Après avoir été un établissement d’économie mixte (une société détenue par plusieurs personnes publiques à savoir l’Etat, et une collectivité territoriale, ou tout autre établissement public), Clean Africa est devenu du jour au lendemain un établissement public.

Les actionnaires ont vendu leurs parts à l’Etat gabonais dans des conditions qui laissent transparaître un détournement de fonds publics selon les enquêteurs.

Selon les enquêteurs un directeur du ministère de l’Intérieur est à l’origine de la violation du cahier de charges par les prestataires Clean Africa et Averda qui l’ont fait grâce à des soutiens.

Clean Africa et Averda réclament des milliards de francs CFA de dette à l’Etat gabonais pour un travail qu’ils ont fait à moitié.

Certes ils ont collecté les ordures mais ils n’ont jamais voulu faire les autres tâches alors qu’ils en connaissance de cause des clauses du contrat qui les liait à l’Etat.

A part la collecte des ordures, ces prestataires ne se sont occupés ni du nettoyage des bassins versants ni du curage des caniveaux, qui étaient pourtant consigné dans la convention.

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