Le 20 juin dernier, à Libreville, le ministre des Eaux et Forêts a reçu un rapport d’étude détaillant la contribution de l’industrie du bois à l’économie gabonaise. Cette étude, réalisée par les cabinets Ernst and Young et Mays Mouissi Consulting, examine l’impact économique, fiscal et social du secteur sur une période de 2018 à 2022. Les résultats mettent en évidence des progrès significatifs dans cette filière.
Lee White, ministre des Eaux et Forêts, a reçu le rapport de cette étude le 20 juin. Commandée par le ministre en charge du plan climat, de la mer, de l’environnement et du plan d’affectation des terres, cette étude avait pour objectif d’évaluer l’impact économique, fiscal et social de l’industrie du bois de 2018 à 2022. Alors qu’un document officiel présenté lors du One Forest Summit avait déjà montré que la contribution du secteur du bois au PIB avait quadruplé entre 2010 et 2021, cette nouvelle étude couvrant une période de quatre ans révèle que l’industrie du bois est désormais structurée autour de trois principaux types d’entreprises.
Ces types d’entreprises comprennent les exploitants forestiers, les industries de transformation du bois opérant dans les zones économiques spéciales (ZES) et les industries de transformation du bois opérant en dehors des ZES. L’étude révèle également des chiffres clés sur l’impact économique du secteur. Entre 2014 et 2022, le chiffre d’affaires de l’exploitation forestière a connu une progression de 231 %, passant de 28 milliards de francs CFA à 93 milliards de francs CFA. Par conséquent, le chiffre d’affaires de l’industrie forestière a augmenté de 292 % pour atteindre 611 milliards de francs CFA en 2022, et le segment du placage a connu une augmentation de 525 % entre 2014 et 2022.
En examinant de plus près les détails, la production de placage est passée de 197 189 mètres cubes en 2010 à 589 181 mètres cubes en 2022, soit une augmentation de 191 %. Dans la ZES de Nkok, la production des usines de transformation du bois a augmenté de 166 % en cinq ans, passant de 135 710 mètres cubes en 2018 à 360 775 mètres cubes en 2022. Cela représente environ 61 % de la production nationale de placage. Ces chiffres ont propulsé le Gabon au 6e rang mondial des producteurs de feuilles de placage et au 1er rang en Afrique.
En ce qui concerne les aspects fiscaux, le secteur a généré des recettes importantes pour les impôts et la douane gabonaise. En 2022, ces revenus ont atteint un total de 36 884 millions de francs CFA, comparé à 12 798 millions de francs CFA en 2018. Sur le plan social, le secteur a également contribué à la création d’emplois. Entre 2010 et 2022, le nombre d’emplois dans l’industrie forestière a augmenté de 117 %, passant de 4 095 emplois à 8 884 emplois. Cette progression de 49 % sur une période plus large démontre l’impact positif du secteur sur l’économie gabonaise.
Le ministère des Eaux et Forêts souligne que ces résultats confirment que le secteur du bois a joué un rôle majeur dans l’amélioration de l’économie gabonaise entre 2018 et 2022.
Cette transformation s’inscrit dans la décision du président Ali Bongo d’interdire l’exportation de bois sous forme de grumes. Ainsi, le Gabon a réussi à passer d’une économie axée sur l’exportation de matières premières brutes à une économie favorisant la transformation locale du bois, ce qui renforce les perspectives économiques du pays.
