OPÉRATION SCORPION : POUR RAYMOND NDONG SIMA, LA PRIORITÉ DOIT ÊTRE DONNÉE À LA RÉCUPÉRATION DES SOMMES DÉTOURNÉES 


Dans une publication d’une rare rigueur dans le milieu politique, l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, s’est longuement interrogé sur la faillite des mécanismes de contrôle. Cela a permis dilapidation de plusieurs milliards d’argent public par un nombre important de hauts responsables politiques et administratifs, aujourd’hui en détention préventive dans le cadre de l’opération anti-corruption « Scorpion ».

«  La traçabilité des sommes d’argents qui circulent suggère que deux groupes d’agents économiques privés, notamment les banques et les commissaires aux comptes, savent parfaitement d’où part l’argent et vers qui il se dirige. Ces deux groupes qui sont dans le cas d’espèce des receleurs, font de manière ostentatoire des bénéfices sur cet argent suspect. »


En effet, alors que plusieurs analystes et soutiens des personnes incriminées semblent se concentrer sur le côté spectaculaire des arrestations, l’ancien Premier ministre soulève une question centrale, celle de savoir où étaient les institutions chargées de contrôler les finances publiques lorsque ces sommes étaient détournées.

Dans le cas précis de Gabon Oil Company, de la société équatoriale des mines,  et de la caisse des dépôts, comment comprendre que les comptes de cette entreprises aient été régulièrement approuvés par des commissaires aux comptes publiques et privés ? Par ailleurs, quand est-il des banques qui ont vu en leur sein transiter des énormes sommes d’argent sans en avertir les autorités compétentes ?

Les autorités gabonaises, ne gagneraient-elles pas à établir les évidentes responsabilités soulevées par ces questions ? 

L’ancien Premier ministre s’interroge aussi sur l’objectif d’une telle entreprise de prédation des deniers publics :


 « Dans quel but auraient-ils amassé de telles sommes d’argent ? Pour le compte de qui et sur quelle période ? Ont-ils agi seulement par cupidité ou dans le but de se donner une force de frappe en vue de prendre le pouvoir ? »

avant d’appeler les autorités compétentes à faire de leur priorité la récupération de ces sommes d’argent détournées.  Parce qu’il est 
« Juste que le reste du pays retrouve les sommes dont il aurait été privé et dont il a besoin » et «Vital de neutraliser la capacité financière de nuisance qui aurait été ainsi constituée »

Revenant sur une théorie collectivement partagée par les Gabonais qui veut que dans les affaires de corruption, les mis en cause une fois remis en liberté de leurs petits séjours en prison, se retrouvent à mener un grand train de vie avec le fruits de leurs activités criminelles, Raymond Ndong Sima est catégorique.

Pour l’ancien Premier ministre, il est «  Inacceptable que certains choisissent de se priver momentanément de liberté pour se couler plus tard des jours heureux avec cet argent. »

Enfin il s’est interrogé sur les bilans de ces différentes opérations anti-corruption.


« Les opérations à répétition telles que Mamba, Scorpion posent la question de leurs résultats. Qu’a-t-on gagné, au-delà du caractère spectaculaire des arrestations de 2017 et maintenant de 2019 avec ceux qui ont été appréhendés et que sont devenues les sommes pour lesquelles ils étaient et sont poursuivis ? Combien à ce jour a été récupéré ? » 



Des questions pertinentes auxquelles, des réponses appropriés, plus que des résultats, permettront aux Gabonais et gabonaises, les premières victimes de tous ces détournements qui mettent à mal les politiques de développement du Gabon, de prendre la pleine mesure de la nécessité de ce type d’opération. 

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