L’auteur de cet enregistrement est le correspondant de la chaine France24 et de l’Agence France Presse (AFP). Le 17 août, une équipe de journalistes avait été conviée au siège du parti « Réagir » pour couvrir la désignation du candidat consensuel. Selon le correspondant de AFP, l’enregistrement qui a émergé est à la fois accidentel et authentique.
Alors qu’il était en train de tester son équipement dans une salle et que son microphone était activé, lui, ainsi que d’autres journalistes présents, ont été priés de quitter les lieux pour permettre à deux anciens ministres d’Omar Bongo de se consulter en privé. « Dans la précipitation, nous avons laissé notre matériel en marche », a-t-il expliqué. Ce n’est qu’en fin de journée que le correspondant s’est aperçu qu’il avait involontairement capté une conversation d’une grande importance.
Durant cet échange, les deux protagonistes semblaient se confirmer mutuellement leur intention d’une future gestion collégiale du pouvoir et évoquaient le soutien de plusieurs nations étrangères intéressées par la situation au Gabon. Des allusions à des soutiens venant du Cameroun, du Congo, de la Côte d’Ivoire et de la France ont été mentionnées.
Les deux hommes ont également parlé de la mise en place d’un « rapport de force » dans le but d’encourager une intervention étrangère. Ces déclarations, d’une extrême gravité, ont incité la justice à lancer une enquête.
Les révélations de Joël Tatou dissipent les rumeurs relayées par l’entourage des deux individus concernés. Ces derniers évoquaient une manipulation utilisant une intelligence artificielle, bien que la reproduction fidèle des voix des deux personnalités aurait posé des défis technologiques notables.
