L’image de l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, invitant de manière agressive le sénateur Cyriaque Mvourandjami à sortir du palais du Sénat s’il était un homme, a circulé sur les réseaux sociaux, suscitant à la fois l’enthousiasme des internautes et le désarroi au sein de la classe politique gabonaise. Mais qu’a donc dit le vénérable sénateur à l’ancien Premier ministre pour le pousser ainsi à perdre son calme ?
» Allons-y sur le terrain politique. » C’est cette invitation que Cyriaque Mvourandjami aurait lancée à Raymond Ndong Sima. Il est difficile de confirmer ces propos dans le tumulte qui a régné le 14 juillet dernier au palais du Sénat, lorsque certains responsables de l’opposition se sont rassemblés avec force, accompagnés de leur presse et de leurs gardes du corps, dans l’espoir de rencontrer la présidente du Sénat.
Dans une bousculade digne d’une cour d’école, le sénateur du parti au pouvoir aurait lancé cette invitation à l’ancien Premier ministre, qui a alors été pris d’une colère noire. On peut entendre dans une vidéo de quelques minutes : « Est-ce que Mvoulamdjambi est là ? Est-ce que c’est un homme ? Qu’il sorte, dites-lui que c’est Raymond Ndong Sima qui l’appelle ». Un autre responsable de l’opposition demande également si le sénateur a « des cou*lles », ce qui relève d’un projet de société bien particulier.
Quels que soient les propos échangés entre les deux protagonistes, cette réaction était-elle nécessaire ? Avec un score de seulement 0,42% lors des élections de 2016, Raymond Ndong Sima, qui s’est à nouveau porté candidat pour l’élection présidentielle de 2023, ne représente pas une menace pour le parti au pouvoir. Au contraire, ses contributions sur des sujets d’intérêt sont régulièrement appréciées par une partie de l’opinion publique, qui recherche autre chose que les buzz des réseaux sociaux.
La diffusion en direct de cette séquence sur Facebook ajoute à l’indignité de la situation. En cette période préélectorale, il est essentiel que les candidats fassent preuve de sang-froid et de détermination pour défendre leurs convictions, tout en gardant à l’esprit l’importance du respect et du débat constructif. Le Gabon mérite une campagne politique fondée sur les idées et les projets, permettant aux citoyens de faire un choix éclairé lors des prochaines élections.