Seeg: Le m3 d’eau à 443,28 FCFA et toujours « impropre » à la consommation

LIBREVILLE, GABON (medias241.com)- Si l’on s’en tient aux récriminations de l’Etat vis-à-vis de Veolia (au moment de la rupture du contrat) et aux dénonciations des organisations non gouvernementales en ce temps-là, la situation n’a pas changé. Qu’ils soient particuliers, industriels ou agriculteurs, les consommateurs d’eau tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays se plaignent toujours de la qualité de l’eau et des tarifs jugés excessifs de la société d’eau et d’énergie du Gabon (Seeg).

En effet, au 31 décembre 2016, le tarif général pratiqué pour un mètre cube d’eau (soit 1000 litres), était de 443,28 FCFA, toutes taxes comprises.  Un montant jugé onéreux comparé au pays comme le Tchad qui vend son mètre cube d’eau à 200 francs CFA,  le Cameroun (364 FCFA), le Congo Brazzaville (219,6 FCFA) etc.

Plus de la moitié des ménages enquêtés (56,7 %) par notre rédaction ont affirmé qu’«ils trouvent  à désirer la qualité de l’eau et élevé le coût de l’eau, voire insupportable pour certains». Une situation qualifiée d’«inacceptable» par le gouvernement gabonais lui-même,  au moment de l’interruption du contrat avec le groupe français Veolia.

«Les causes réelles de ces dysfonctionnements sont le fait d’un manque d’entretien du matériel hérité par le concessionnaire depuis la privatisation de la Seeg», indiquait le communiqué final du conseil des Ministres suivant cette rupture de contrat.

Au-delà des considérations financières, le constat  est qu’«On trouve parfois des dépôts dans l’eau lorsqu’on ouvre le  robinet», fait remarquer un consommateur. D’ailleurs, l’Organisation non gouvernementale « Croissance saine environnement », par la voix de son président Nicaise Moulombi dénonce depuis des années la mauvaise qualité du service de la Seeg, qui détient le monopole de la distribution de l’eau et de l’électricité au Gabon.

«La qualité de l’eau est liée à la santé publique et nous espérons que la Seeg et le gouvernement gabonais mesurent le poids de leurs responsabilités à travers l’eau servie à la population», a déclaré Nicaise Moulombi. Pour lui, il y a «non application du Règlement du service de l’eau potable», qui met en relief les droits des consommateurs.

 Ce Librevillois assure qu’il vient à l’instant de vérifier le tuyau qui relie son compteur d’eau à son domicile, mais constate que l’eau est  trouble (jaune), bien que n’ayant trouvé aucune fuite.

«Faites vous-mêmes l’expérience, vous pouvez garder votre compteur d’eau arrêté pendant un mois, vous paierez toujours une facture aux guichets de la Seeg. Preuve que cette société nous vole et cela en complicité avec l’Etat gabonais qui laisse faire», s’est confié à notre micro Jean MM, un fonctionnaire du Ministère des eaux et forêts.

Si tant est qu’on puisse soupçonner qu’il n’était nullement inopiné, le mouvement d’humeur d’un collectif des consommateurs des quartiers Akébé qui avait manifesté le 12 février à Libreville devant le siège de la Société d’énergie et d’eau du Gabon pour s’insurger, entre autre,   contre la mauvaise qualité d’eau distribuée par la Seeg, il est tout aussi clair que, le groupe français Veolia parti, les problèmes restent entiers. Jusque-là, sauf erreur de notre rédaction, de grands travaux semblent ne pas avoir été lancés. Le problème reste donc tout entier.

«Nous manifestons parce que nous voulons attirer l’attention des autorités sur ce problème de santé publique. Nous sommes privés d’eau, dans certains quartiers nous consommons une mauvaise qualité d’eau. La Seeg a montré ses limites. Il faut que l’Etat cède la concession à un autre operateur», avait déclaré Ibrahim Sendze Mboulou lors de ce mouvement d’humeur.

Pour le président de l’OGC, la situation dure depuis plusieurs années, «Depuis 6 ans, les quartiers Akébé n’ont pas d’eau. Les pompes sont devenues des échantillons. Même quand l’eau venait, elle était de mauvaise qualité, remplie de boue et autres impuretés», ajoutait-il.

D’antan Ministre d’État, Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Guy Bertrand MAPANGOU dans un répondant à une interview du directeur général de la Seeg (à cette époque), attirait l’attention sur «la mauvaise fourniture de l’eau et la vétusté de nombreux ouvrages de production, de transport et de distribution de l’eau ».

Finalement, la question qu’on peut se poser : le groupe Français Veolia parti du Gabon, où en est-on concernant la résolution des problèmes décriés?

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