LE GABON DÉPÉNALISE L’AVORTEMENT…SOUS CONDITIONS

Une interruption volontaire de grossesse (IVG) entraîne des poursuites pénales au Gabon. Mais si elle est effectuée pour des raisons médicales, le code pénal tolère désormais des avortements prescrits par des médecins dans trois cas bien définis.

Tout d’abord, lorsqu’on sait que l’enfant en gestation aura des malformations physiques graves ou incurables. Ensuite, pour les grossesses risquant de compromettre la vie de la mère. Enfin, lorsque celle-ci est tombée enceinte suite à un viol, par exemple incestueux, et si c’est une mineure en difficulté.

Tout ceci est précisé dans l’article 377 du nouveau Code pénal. Le 378 oblige aussi à pratiquer ces interruptions thérapeutiques avant le délai de dix semaines et uniquement « par un médecin et dans un établissement hospitalier ».

Les sanctions seront toutefois plus lourdes dorénavant, pour les personnes en infraction, hors desdits cas tolérés. Celui qui pratique un avortement interdit risque 5 ans d’emprisonnement et 2 millions de francs CFA d’amende maximum, qu’il soit médecin ou pas. Cette peine est doublée quant au temps d’incarcération et passe à 5 millions d’amende maximum s’il s’agit d’un récidiviste. La loi punit également les femmes qui s’organisent toutes seules pour avorter, par 2 ans d’emprisonnement et 1 million de francs CFA d’amende maximum.

Le Gabon a 1,8 million d’habitants seulement et tient à encourager les naissances. Mais le dispositif mis en place pour limiter les IVG n’est pas vraiment dissuasif. Une étude menée en 2018 par le réseau d’Afrique centrale pour la santé reproductive des femmes (RACSRF) a révélé, en effet, que la moitié des gabonaises ont déjà avorté au moins une fois.


Jean-Pierre Tailleur

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