SANTÉ : L’OMS s’attaque aux morsures des serpents

Chaque année en Afrique sub-saharienne, c’est un peu plus d’un million et demi de personnes qui se font mordre par des serpents et 130 000 décès enregistrés. Et Jusque-là, les autorités sanitaires sous-estimaient l’ampleur du problème. Pour répondre efficacement à ce besoin qui se fait ressentir de plus en plus, l’OMS se penche sur la fabrication d’anti-venins.

La meilleure défense des serpents, c’est l’attaque et certains s’avèrent impitoyables lorsqu’ils se sentent menacés. Chez nous, la vipère du Gabon, injecte son venin très profondément dans les muscles grâce ses crochets longs de 5 cm. Selon les statistiques de l’IRD en France (Institut de Recherche pour le Développement), seules 10% des victimes sont soignées du fait d’un manque de venins et d’un personnel médical pas du tout sensibilisé sur la question.

Voilà pourquoi l’Organisation mondiale de la santé vient de rendre publique sa feuille de route globale afin de répondre plus efficacement à ces deux problématiques majeures. Dans cette feuille de route, la fabrication d’anti-venins reste la plus importante pour l’OMS. Pour se faire, l’organisation Onusienne fera recours à un procédé découvert au 19e siècle et qui n’a malheureusement pas évolué depuis lors. Notamment celui d’extraire du venin de serpent et injecté progressivement à un animal de la taille d’un cheval sur une durée de plus d’un an. Progressivement, l’animal développera des anticorps, qui seront recueillis dans son sang puis purifiés. C’est le sérum.

 Une fois cette étape passée, l’anti-venin est conservé dans une ampoule de verre et est prêt à être utilisé, généralement en intraveineuse. En plus d’un manque de fabrication efficace d’anti-venins, il y a aussi la disponibilité qui fait défaut sur le continent surtout depuis le retrait de Sanofi, le laboratoire français en 2014.  500.000 traitements antivenimeux seront dans ce cas mis à disposition chaque année d’ici 2024 en Afrique sub-saharienne. Pour l’institution mondiale en matière de santé, l’objectif est de réduire de moitié le nombre annuel de morts causées par les morsures de serpents, d’ici 2030 avec 3 millions de traitements dans le monde.

 Pierre Rolland

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