Accueil Blog

Ange Kevin Nzigou : Une nomination qui bouscule les codes et dérange les caciques

La récente désignation d’Ange Kevin Nzigou en tant que Coordinateur général du Rassemblement des Bâtisseurs, la plateforme politique initiée par Brice Clotaire Oligui Nguema, ne passe pas inaperçue. Ce choix audacieux, bien loin des habitudes politiques gabonaises, dérange les figures installées du pouvoir, notamment ceux qui pensaient naturellement conduire cette campagne. Pour certains, il s’agit d’un affront, d’une rupture brutale avec un système où les mêmes visages se succèdent depuis des décennies. Pourtant, cette nomination symbolise une volonté assumée de renouvellement et d’ouverture à une nouvelle génération.

Le Président Oligui Nguema veut imprimer une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques. En portant Ange Kevin Nzigou à la tête du Rassemblement des Bâtisseurs, il traduit en acte son ambition de briser les codes d’une classe politique figée dans des logiques de clans et d’intérêts personnels. Cette nomination est bien plus qu’un choix stratégique : c’est un signal fort adressé à une élite politique qui peine à accepter le changement.

Depuis trop longtemps, la vie politique gabonaise est rythmée par la reconduction des mêmes acteurs, reléguant les jeunes leaders à des rôles subalternes. Cette répétition a nourri le sentiment d’un pouvoir confisqué, incapable de se renouveler pour répondre aux aspirations profondes du peuple. En promouvant un acteur issu de la nouvelle génération, Oligui Nguema fait voler en éclats ce schéma bien rodé.

Ce vent de renouveau n’a cependant pas tardé à susciter des résistances. En coulisses, certains caciques voient d’un mauvais œil cette redistribution des cartes. Habitués à tenir les rênes des grandes campagnes électorales et à influencer les décisions stratégiques, ces figures tapis dans l’ombre pensaient naturellement diriger cette nouvelle dynamique. L’arrivée d’Ange Kevin Nzigou à un poste clé vient bousculer leurs ambitions et fragiliser leur emprise sur l’appareil politique.

Pour eux, la montée en puissance de figures comme Ange Kevin Nzigou représente une menace directe. Ils y perçoivent non seulement une perte d’influence, mais surtout une remise en cause de leur monopole sur les cercles décisionnels. Certains tentent déjà, en coulisses, de discréditer ce choix et d’exercer des pressions afin de reprendre le contrôle. Mais en s’opposant à cette dynamique, ces acteurs du passé risquent d’exacerber le sentiment de rupture qui anime aujourd’hui une partie de la population, notamment la jeunesse. Car pour les nouvelles générations, cette nomination incarne un espoir, une opportunité de voir émerger une gouvernance plus représentative des aspirations populaires.

Si cette nomination est source de tensions, elle pourrait également être le catalyseur d’une transformation politique de plus grande ampleur. En donnant une place centrale à de nouveaux visages, le Rassemblement des Bâtisseurs cherche à fédérer autour d’une vision qui dépasse les clivages traditionnels et les querelles d’appareil.

Reste à savoir si cette stratégie paiera sur le long terme. Une chose est sûre : la nomination d’Ange Kevin Nzigou ouvre un nouveau chapitre de la politique gabonaise. Elle pose une question essentielle : la classe politique est-elle prête à faire place au renouveau ou s’accrochera-t-elle jusqu’au bout à ses privilèges ?

Dans un contexte où le besoin de rupture est devenu une exigence populaire, la réponse à cette question pourrait bien déterminer l’issue de la prochaine échéance électorale.

L’UDIS interpelle le chef de l’État sur le vivre-ensemble et la situation d’Hervé Patrick Opiangah

Dimanche dernier, en s’adressant à la communauté religieuse et à la chefferie traditionnelle, le président de la transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a réaffirmé son attachement à l’union et à l’unité des fils et filles du Gabon. Un engagement qui suscite des doutes au sein de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), particulièrement en raison de la situation de leur leader, Hervé Patrick Opiangah.

Depuis plusieurs semaines, l’UDIS a adressé un courrier au chef de l’État pour attirer son attention sur la situation d’Hervé Patrick Opiangah, sans obtenir de réponse. Après le discours du 2 mars au Palais des sports et de la culture de Libreville, les membres du parti reviennent à la charge et s’interrogent sur le véritable attachement du président de la transition au vivre-ensemble. Leur leader étant toujours contraint de vivre loin des siens, ils dénoncent une justice aux ordres et jugent paradoxale la posture de rassembleur adoptée par le général-président lors de son dernier discours.

« L’UDIS s’interroge avec gravité sur les effets authentiques de ce discours », a réagi Lays Amorissani, présidente intérimaire du parti, lors d’une conférence de presse tenue le 6 mars. Selon elle, si le chef de l’État est sincèrement attaché aux valeurs de cohésion nationale, il doit poser des actes concrets. « Parler est un acte divin, un acte grave ! Et le respect de la parole donnée est la marque de ceux qui craignent Dieu en esprit et en vérité », a-t-elle insisté.

Au-delà de la situation d’Hervé Patrick Opiangah, l’UDIS s’inquiète du sort des 7 000 employés de la holding HPO & Associés, qui subissent les conséquences économiques de cette crise. « Celui qui dort rassasié tandis que son voisin a faim ne croit pas en Dieu », a rappelé Lays Amorissani, citant un extrait du discours du chef de l’État. Elle s’interroge alors : « Comment pouvons-nous rester indifférents face à la précarisation et à la clochardisation de ces 7 000 employés depuis près de quatre mois aujourd’hui ? »

Dans cette optique, Edmond Dominique Epoma Ngadi, porte-parole de l’UDIS, a insisté sur la nécessité d’une intervention rapide du président de la transition : « Nous avons interpellé la première institution du pays, le chef de l’État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. Nous appelons à son intervention. Nous lui demandons de penser à la douleur, à la souffrance de ces 7 000 compatriotes aujourd’hui précarisés. » Il a également dénoncé la vacuité du dossier judiciaire à l’encontre de leur leader, affirmant qu’« aucune plainte, aucune victime » ne justifie son éloignement.

L’UDIS met en avant les conséquences économiques et sociales de cette situation. Depuis plusieurs mois, les entreprises de M. Opiangah restent fermées, plongeant des milliers de travailleurs dans la détresse. « Jusqu’à présent, les entreprises restent fermées. Les employés sont chez eux, ils ne vont donc plus travailler et n’ont pas perçu leur salaire depuis près de quatre mois, ce qui est une situation socialement insoutenable », a dénoncé le porte-parole du parti.

Face à cette crise, l’UDIS exhorte les autorités à agir rapidement pour débloquer la situation et permettre aux travailleurs de retrouver leurs activités. Le parti demande au chef de l’État de concrétiser ses engagements en faveur du vivre-ensemble par des actes concrets, notamment en facilitant le retour d’Hervé Patrick Opiangah et en trouvant une solution à la crise sociale qui touche des milliers de familles gabonaises. En attendant, l’incertitude demeure pour ces 7 000 travailleurs plongés dans la précarité.

« Oyem n’est pas chez toi » : quand la ville glisse dangereusement dans le tribalisme

L’incident aurait pu rester anecdotique, mais il révèle une dérive inquiétante. Lundi soir, un groupe de jeunes manifestants, manifestement acheminés depuis des localités environnantes, a décidé de s’en prendre bruyamment  à l’un des rares hôtels de Mitzic acceptant d’héberger la délégation d’Ensemble pour le Gabon, en tournée dans le nord du pays.

Un rassemblement aux allures de milice

Difficile de croire que cette manifestation – ou plutôt cette agression – ait été autorisée. Pourtant, elle s’est déroulée sous le regard complaisant des forces de l’ordre, qui n’ont pas jugé utile d’intervenir. Sous les cris de « Oyem c’est chez nous, pas chez toi  ! » et « Tu ne feras pas de meeting ici ! », ces intellectuels probablement motivés financièrement ont bruyamment occupé les abords de l’hôtel où séjournait l’ancien Premier ministre, perturbant la quiétude de la ville une bonne partie de la nuit.

Des réactions indignées face à un dangereux précédent

Sur les réseaux sociaux, l’affaire a immédiatement suscité une vague d’indignation. Qualifiée d’« acte minable », cette tentative d’intimidation a été dénoncée par de nombreux internautes, choqués par l’ampleur de la dérive. Elle fait curieusement suite à l’interdiction par le refus par le maire d’Oyem d’accorder un espace publique à la délégation d’Ensemble pour le Gabon. D’autres personnes , ont tenté de justifier cet incident en évoquant des précédents similaires dans la province du Haut-Ogooué sous l’ancien régime.

Un argument cynique et dangereux, qui vient piétiner l’idéal de rupture prôné par les nouvelles autorités. Car en démocratie, l’expression politique est un droit garanti par la Constitution. Aucune ville, aucune région, aucun territoire ne saurait devenir la chasse gardée d’un clan ou d’un groupe.

Une hypocrisie politique flagrante

Que certains cherchent à interdire à l’ancien Premier ministre durant 6 mois d’Ali Bongo de s’exprimer est d’autant plus absurde que 90 % des personnalités aujourd’hui aux commandes du pays ont servi, à un moment ou un autre, sous Omar ou Ali Bongo. Si le passé politique devait être un critère de légitimité, bien peu résisteraient à l’examen.

Plus préoccupant encore, ces manifestations ne sont pas le fruit du hasard. Elles relèvent d’une organisation structurée, visant à imposer par la force une vision partisane de la politique. Un jeu dangereux, qui met à mal le vivre-ensemble et envoie un message alarmant sur l’état du pays et la fébrilité de certaines officines proches du pouvoir de transition.

Le Gabon ne peut se permettre de devenir un espace où des groupuscules décident, au gré de leurs intérêts, qui a le droit de parler et qui doit se taire. Laisser faire, c’est encourager la dérive. Et ce climat d’impunité ne profite à personne – pas même au CTRI, dont certains soutiens, loin de condamner ces actes dangereux , semblent les encourager.

Nouveau calendrier scolaire 2024-2025 : le ministère de l’Éducation nationale ajuste les trimestres

 

Par l’arrêté n°0002/MENIC, le ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et de l’Instruction civique, a annoncé des modifications dans l’organisation des deuxième et troisième trimestres de l’année scolaire 2024-2025. Ces ajustements visent à optimiser le déroulement des cours et des évaluations.

Retrouvez l’intégralité de l’arrêté ci-dessous.

Présidentielle 2025 au Gabon : L’UE en première ligne pour garantir la transparence du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 avril 2025 au Gabon, l’Union européenne (UE) a lancé un appel à candidatures pour constituer sa Mission d’observation électorale (MOE UE). Cette initiative vise à évaluer l’intégrité du processus électoral et à garantir son bon déroulement conformément aux standards internationaux.

L’UE prévoit de déployer des observateurs de longue et de courte durée sur l’ensemble du territoire gabonais. Les observateurs de longue durée seront en poste du 15 mars au 23 avril 2025, avec une extension possible jusqu’au 13 mai en cas de second tour. Les observateurs de courte durée interviendront du 3 au 19 avril, ou du 25 avril au 7 mai si un second tour est organisé. Leur mission consistera à évaluer toutes les étapes du scrutin, depuis la préparation logistique et juridique jusqu’à la proclamation des résultats.

Le Gabon a connu des tensions électorales lors des précédents scrutins. En 2016, la MOE UE avait relevé des « anomalies » qui « mettent en question l’intégrité » de la réélection d’Ali Bongo Ondimba. Ces observations avaient conduit à des recommandations pour améliorer la transparence et la crédibilité des processus électoraux futurs. 

En 2023, l’UE avait décidé de ne pas déployer de mission d’observation électorale au Gabon, une absence remarquée dans un contexte politique déjà tendu. 

La présence des observateurs de l’UE en 2025 vise à renforcer la crédibilité du processus électoral gabonais. Leur déploiement permettra d’analyser les conditions d’organisation des élections, l’équité de la campagne électorale, le respect des libertés fondamentales et la gestion des résultats par les institutions compétentes. En cas d’irrégularités, leur rapport final pourrait influencer l’acceptation des résultats par la communauté internationale et les acteurs politiques nationaux.

Cette initiative de l’UE s’inscrit dans une démarche de soutien à la démocratie et à la stabilité politique au Gabon, en encourageant des élections transparentes et crédibles.

Éric Joël Bekale quitte le PDG, dénonçant un parti « figé et sans avenir »

La vague de départs au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG) se poursuit. Cette fois, c’est Éric Joël Bekale qui a annoncé sa démission, dans une lettre datée du 1er janvier 2025, au ton poétique et empreinte de désillusion. Ancien membre du PDG et du gouvernement déchu, il affirme ne jamais avoir véritablement adhéré aux idéaux du parti, dénonçant une organisation figée dans des principes qu’il ne partage plus.  

Dans sa missive datée du 1er janvier 2025, Éric Joël Bekale dresse un constat sévère du fonctionnement du PDG, évoquant un parti où « les rêves se perdent, où la lumière ne brille jamais ». Il décrit une formation politique déconnectée de ses valeurs d’origine, ayant troqué « la rose et ses pétales » contre « ronces, orties et crotales ».  

Par ces mots, l’ex-militant exprime non seulement son désenchantement mais aussi sa volonté de s’engager sous d’autres horizons, plus en accord avec ses ambitions. Il conclut son texte par une phrase qui pourrait laisser entrevoir une future implication politique ailleurs : « Nous nous retrouverons à nos rendez-vous !!! ».  

Le cas d’Éric Joël Bekale n’est pas isolé. Depuis la transition politique amorcée après la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba en août 2023, plusieurs cadres et militants du PDG ont quitté le navire, dénonçant un parti en perte de repères. Parmi eux, d’anciens ministres et figures influentes qui ont préféré se repositionner ou rejoindre d’autres dynamiques politiques.  

Ce mouvement de défections intervient alors que le PDG tente de redéfinir son rôle dans le paysage politique gabonais, face à un pouvoir de transition qui bouscule l’ancien ordre établi.  

Fait notable : Éric Joël Bekale a récemment été vu aux côtés d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et figure politique de premier plan, dont les prises de position post-transition suscitent de nombreuses spéculations. Cette proximité pourrait être un indice quant aux nouvelles orientations politiques de Bekale. Se dirige-t-il vers un ralliement à une future formation menée par Bilie-By-Nze ?  

Si l’intéressé n’a encore rien officialisé, son départ du PDG s’inscrit dans une recomposition plus large de la scène politique gabonaise, où chacun cherche à se repositionner en vue des échéances à venir.  

Avec cette démission marquée du sceau du désaveu, Éric Joël Bekale envoie un message fort : le PDG, autrefois machine électorale redoutable, peine aujourd’hui à retenir ses propres membres.

Non-paiement des bourses : des étudiants gabonais au Brésil menacés d’expulsion et de poursuites judiciaires

Depuis cinq mois, les étudiants gabonais boursiers de la coopération PEC-G au Brésil vivent une situation critique en raison du non-paiement de leurs allocations par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). Selon le témoignage d’un étudiant ayant requis l’anonymat, environ 110 jeunes Gabonais se retrouvent en difficulté, sans ressources pour subvenir à leurs besoins essentiels, notamment le paiement de leur loyer.

Des promesses sans lendemain

« Ça fait plusieurs mois déjà que nous sommes dépourvus de nos bourses. Et malgré nos multiples tentatives pour obtenir des solutions, que ce soit auprès de l’ANBG ou de l’ambassade du Gabon au Brésil, nous ne recevons que des promesses vaines, des promesses sans fondement », dénonce l’étudiant. Il affirme que les mails envoyés aux autorités restent souvent sans réponse, ou que les réponses obtenues sont incohérentes.

Face à l’inaction des autorités gabonaises, certains parents ont tenté d’intervenir directement, espérant faire pression sur l’ANBG. Mais là encore, ils se heurtent à des réponses dilatoires. « Ils mentent aux parents en affirmant que le paiement est prévu pour la semaine suivante ou qu’il a déjà commencé, alors que rien ne bouge », regrette-t-il.

Des conséquences dramatiques pour les étudiants

Les étudiants boursiers de la coopération PEC-G ne bénéficient pas d’un financement direct de l’État gabonais pour leurs études, qui se déroulent majoritairement dans des universités publiques brésiliennes. Leur bourse constitue leur seule source de revenus pour assurer leurs besoins quotidiens, y compris le paiement de leur logement.

Avec des retards de paiement pouvant aller jusqu’à six mois, de nombreux étudiants se retrouvent dans des situations financières précaires. « Au Brésil, une fois la date du paiement du loyer passée, des taxes de retard allant de 10 % à 20 % sont appliquées selon l’État de résidence. Certains étudiants sont donc contraints de contracter des prêts bancaires pour s’acquitter de leur loyer, sous la menace de poursuites judiciaires de la part des bailleurs », explique l’étudiant.

Selon les informations recueillies, plusieurs étudiants gabonais auraient déjà été assignés en justice pour des loyers impayés, une situation alarmante qui met en péril leur séjour et leur avenir académique.

Une mobilisation croissante des parents

Depuis le 6 février, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre des parents d’étudiants gabonais exprimant leur indignation face à cette situation. Ils interpellent les autorités gabonaises afin que des solutions concrètes soient apportées dans les plus brefs délais.

Les étudiants gabonais au Brésil, de plus en plus exaspérés par l’absence de mesures concrètes, appellent à une réaction rapide de l’ANBG et du gouvernement gabonais. En attendant, ils continuent de vivre dans une incertitude pesante, avec l’espoir que leurs doléances soient enfin prises en compte.

Au Gabon, l’Association Colibri s’engage pour l’autonomie des jeunes

Ce vendredi 31 janvier 2025, l’association Colibri a marqué une nouvelle étape dans son programme de soutien à l’autonomie économique des jeunes en procédant à la remise de kits d’aide destinés à favoriser leur insertion professionnelle. Ce projet, ancré dans une approche de développement participatif, met l’accent sur trois secteurs clés : la restauration, l’entretien des espaces verts et la commercialisation de poissons.

Des jeunes acteurs de leur propre avenir

Les premiers bénéficiaires de cette initiative sont les « points focaux » de l’association : des jeunes directement issus des quartiers concernés, qui connaissent parfaitement les réalités locales et participent activement aux actions menées sur le terrain. Leur implication et leur expertise en font des partenaires précieux pour mieux cerner les besoins des populations.

À travers les différentes missions menées par Colibri, ces interactions de proximité ont permis d’identifier les obstacles rencontrés par ces jeunes et de proposer des solutions concrètes. L’octroi de matériel adapté constitue une première réponse pour leur permettre de lancer une activité génératrice de revenus, avec un accompagnement personnalisé visant à garantir la pérennité de leur projet.

Lancement du programme pilote « Initiative Entreprendre »

C’est dans cette dynamique que les responsables de « zone » – Nadège Fiocca, Frida Bibalou, Gauthier Landji Ebigha, Philippe Arsène Owono et Mael Engongah – ont donné le coup d’envoi de la phase pilote du programme « Initiative Entreprendre ». Ce dispositif a pour ambition de créer une véritable chaîne de solidarité entrepreneuriale, permettant à d’autres jeunes de profiter à leur tour d’un accompagnement adapté.

Les kits distribués sont destinés à divers domaines d’activité :

  • Équipement pour l’entretien des espaces verts (débroussailleuses)
  • Matériel de restauration (gazinières, congélateurs, vaisselle, denrées alimentaires)
  • Matériel pour la vente de poissons (sardines fumées)

Un engagement en faveur d’une jeunesse autonome et solidaire

L’association Colibri milite activement pour une jeunesse responsable et entreprenante, portée par des valeurs d’entraide et de solidarité. En soutenant des initiatives locales, elle participe à la diversification économique et à la construction d’un avenir plus prospère pour tous.

« Le chômage des jeunes est une problématique majeure. Fidèle à sa mission, l’association Colibri s’emploie à apporter des solutions concrètes en soutenant matériellement des initiatives locales porteuses de croissance. Encourager l’entrepreneuriat en faveur de l’autonomisation de la jeunesse reste au cœur de nos priorités. » a déclaréStéphane Ingheza, Secrétaire général de l’association Colibri.

Avec ce projet, Colibri confirme son rôle de catalyseur du changement en faveur de l’emploi des jeunes, offrant des perspectives durables et des solutions adaptées aux réalités du terrain.

72 milliards de FCFA de dettes de l’État à la SEEG : l’origine des délestages à Libreville?

Depuis plusieurs mois, le Grand Libreville est confronté à des délestages incessants, plongeant régulièrement ses habitants dans l’obscurité. Le 2 février, la capitale gabonaise a ainsi subi une coupure générale d’électricité d’une heure, sans qu’aucune explication n’ait été fournie aux populations concernées.

Lors de son audition devant le Parlement le 7 mai 2024, Joël Lehman Sandoungout, alors directeur général de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), a révélé que l’entreprise souffre de créances importantes, dont l’un des principaux débiteurs est l’État. Il a précisé que « la SEEG est liée à l’État par une concession d’exploitation, et que c’est donc à l’État d’assurer l’investissement, estimé à 475 milliards de FCFA. »  Cependant, l’État doit 72 milliards de FCFA à la SEEG et n’a pas payé une seule facture depuis cinq ans.

Ces dettes colossales entravent la capacité de la SEEG à investir dans l’entretien et le développement des infrastructures nécessaires à une distribution stable de l’électricité. Le manque de liquidités compromet également la maintenance des équipements existants, aggravant ainsi la fréquence et la durée des délestages.

Malgré le changement de dirigeants à la tête de la SEEG, avec trois directeurs généraux en l’espace d’un an, la situation ne s’est pas améliorée. Les habitants du Grand Libreville continuent de subir des coupures d’électricité récurrentes, sans perspective claire d’amélioration.

Face à cette crise énergétique sans précédent, il est légitime de s’interroger sur la responsabilité de l’État. En tant que principal actionnaire et débiteur de la SEEG, l’État gabonais doit assumer sa part de responsabilité et prendre des mesures concrètes pour régler ses dettes. Sans une intervention rapide et décisive, les délestages risquent de perdurer, avec des conséquences néfastes pour l’économie et le quotidien des Gabonais.

Il est impératif que l’État honore ses engagements financiers envers la SEEG afin de permettre à l’entreprise de fonctionner efficacement et de fournir un service de qualité aux citoyens. La résolution de cette crise passe par une prise de conscience et une action déterminée de la part des autorités compétentes.

Agropag : Quand Ndong Sima s’emmêle dans les méandres du népotisme et de l’opacité

Depuis plusieurs jours, l’opinion publique gabonaise s’interroge sur les zones d’ombre entourant le projet de mise en place d’un ranch de bovins, pour lequel plusieurs têtes de bétail sur les 1000 annoncées seraient déjà importées. Au cœur de la controverse : Agropag, l’entité en charge du projet, qui s’avère être une entreprise privée hébergée au sein même de la Primature. Plus troublant encore, l’un de ses administrateurs n’est autre que le propre fils de Raymond Ndong Sima, dentiste de formation et conseiller de son père à la tête du gouvernement de transition.

Face aux interrogations croissantes, Raymond Ndong Sima, a tenté une opération de communication qui n’a pas convaincu. Plutôt que d’apporter des réponses précises et chiffrées – ce que l’on serait en droit d’attendre d’un économiste de formation – il a préféré noyer le poisson, semblant appliquer à la lettre le fameux théorème de Charles Pasqua : « Créer une affaire dans l’affaire pour détourner l’attention ».
Ainsi, alors que le Gabon voyait sa note souveraine dégradée à un niveau proche de la cessation de paiement, Raymond Ndong Sima célébrait en grande pompe son anniversaire avec un tournoi de karaté.

Quelques jours et près deux ans après sa nomination, il lançait des mises en garde aux supposées brebis galeuses de l’administration publique, comme s’il découvrait soudainement les travers d’un système qu’il a lui-même servi en 2016. Mais c’est lors d’un récent plateau TV sur la chaine publique que le Premier ministre s’est livré à ce qui s’apparente à un véritable naufrage communicationnel, tentant de justifier toutes les polémiques qui l’assaillent.

Si la situation économique du Gabon exigerait une posture empreinte de discrétion et d’humilité, Raymond Ndong Sima semble suivre une trajectoire inverse. « Moi je vous dis, j’ai pris 4 milliards, j’ai mis 1000 bœufs sur le terrain. J’ai construit des hangars, j’ai fait des forages. » Au-delà de l’absence totale de transparence sur l’attribution des marchés relatifs à ces infrastructures, plusieurs questions cruciales restent en suspens.

L’opinion publique continue de se demander pourquoi le Premier ministre se positionne-t-il en principal porteur de ce projet, allant jusqu’à parler à la première personne de l’utilisation des fonds publics, alors qu’un ministre de l’Agriculture est censé être en charge du dossier ?
Pourquoi la société Agropag, entreprise privée, est-elle domiciliée à la Primature ? Cette institution abrite-t-elle un espace de co-working à l’insu de la population ?
Pourquoi le fils du Premier ministre occupe-t-il un rôle clé dans cette entité, dans un pays où le népotisme a longtemps gangrené l’appareil d’État ?

Enfin, où sont les éléments de transparence sur l’usage des fonds publics ? À ce stade, malgré des sorties médiatiques, ces interrogations restent sans réponse.Il ne fait aucun doute qu’une faute a été commise. Ce scandale ternit l’image d’un homme autrefois admiré, mais qui semble aujourd’hui s’égarer dans une posture arrogante. Conscient qu’il joue sans doute sa dernière partition politique, Raymond Ndong Sima estimerait-il qu’il n’a aucune explication à donner quand à l’usage de tout cet argent publique, on parle de plusieurs milliards de FCFA.

Pourtant lorsqu’il s’agit de l’argent public, les Gabonais sont en droit d’exiger des explications chiffrées, documents à l’appui.

Sport: Renault MBINDJOU prend les rênes de l’AS Mangasport 

L’AS Mangasport amorce une nouvelle ère avec l’arrivée de Renault MBINDJOU à la présidence du club. La passation de pouvoir a eu lieu le 1er février 2025 lors de l’Assemblée Générale Ordinaire de fin de mandat, organisée dans la salle de cinéma de la Cité Cadre de la COMILOG. Cet événement a été l’occasion de saluer le travail accompli par l’équipe dirigeante sortante, tout en se projetant vers les défis à venir.

Les défis de Renault MBINDJOU

Nommé à la présidence du club lors de cette Assemblée Générale, Renault MBINDJOU arrive avec une ambition claire : prolonger la dynamique de modernisation tout en consolidant la place de l’AS Mangasport au niveau national et régional.

Parmi les défis qui l’attendent :

  • Renforcer la compétitivité de l’équipe première, notamment en vue des compétitions nationales et africaines.
  • Pérenniser les sources de financement en diversifiant les partenariats et en optimisant les revenus commerciaux.
  • Structurer le centre de formation pour garantir un vivier de jeunes talents et préparer l’avenir.
  • Mobiliser les supporters et partenaires autour d’une identité club forte et fédératrice.

Le premier test de cette nouvelle présidence ne tardera pas à venir, puisque l’AS Mangasport affrontera l’Union Sportive de Bitam le 8 février 2025 dans un match décisif du National Foot 1. Une occasion idéale pour lancer ce nouveau chapitre sous les meilleurs auspices.

L’AS Mangasport invite ainsi ses supporters et partenaires à s’unir derrière Renault MBINDJOU et son équipe afin de poursuivre l’essor du club et écrire ensemble une nouvelle page de son histoire.

Un bilan positif sous Jean ONDO ELLA

Après cinq ans à la tête du club (décembre 2019 – janvier 2025), Jean ONDO ELLA laisse derrière lui un AS Mangasport transformé et renforcé. Son mandat a été marqué par plusieurs réalisations notables :

  • Modernisation du club avec une gestion plus professionnelle et adaptée aux standards actuels du football.
  • Création d’une boutique officielle, apportant une source de revenus supplémentaire et renforçant l’image du club.
  • Acquisition de moyens roulants, facilitant les déplacements des joueurs et réduisant les coûts logistiques.
  • Développement de partenariats stratégiques, notamment avec des entreprises locales et l’équipementier Umbro en 2022.
  • Assainissement des finances du club, permettant d’afficher un résultat d’exercice positif de 145 millions de francs CFA en fin de mandat.

Grâce à ces avancées, l’AS Mangasport s’est affirmé comme un acteur clé du football gabonais, prêt à poursuivre sa montée en puissance.

Bilie-By-Nze « Si j’ai fait du tort à quelqu’un, je m’excuse »

Le 1ᵉʳ février, lors du forum « Tout se dire » à l’immeuble AGL (ex-GML), Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre du Gabon, a saisi l’opportunité pour clarifier sa position face à un public avide de réponses. Il a exprimé son refus de porter seul la responsabilité des erreurs passées et a présenté une demande de pardon pour ses éventuelles fautes.

Refus d’être le seul comptable du passé

Face à des critiques virulentes, Bilie-By-Nze a fermement rejeté l’idée de se voir attribuer seul la responsabilité de la situation politique et économique du pays. « Ceux qui, aujourd’hui, veulent faire porter toutes ces responsabilités à un seul, ce sont ceux qui ont le plus de débats sur ce qui s’est passé en 2023 », a-t-il affirmé, soulignant qu’il n’était pas le seul acteur d’un système politique complexe.

L’ancien Premier ministre a challengé ses détracteurs, les invitant à apporter des preuves tangibles des accusations qu’ils formuleraient à son encontre : « Il existe dans notre pays des rumeurs qu’on diffuse les uns aux autres. Mais il n’y a jamais quelqu’un qui va se lever pour vous dire : ‘J’étais présent », a-t-il insisté. Il a rappelé que ses actions en tant que porte-parole étaient soumises à des processus collectifs et à des décisions prises en équipe. Ainsi, il refuse de porter le fardeau des erreurs passées seul.

Une introspection et une demande de pardon

Dans un moment d’introspection rare et sincère, Bilie-By-Nze a présenté des excuses aux Gabonais pour les erreurs qu’il aurait pu commettre durant son parcours politique. « Si j’ai fait du tort à quelqu’un, je m’excuse », a-t-il déclaré, admettant qu’il avait défendu son camp sans toujours prendre la mesure de l’ensemble des enjeux. Il a poursuivi : « J’ai défendu ma religion d’État, ma vision des choses, mais il ne peut pas y avoir qu’une seule vision des choses. » Loin de se cacher derrière son rôle passé, il a reconnu ses limites et l’ampleur des erreurs commises, soulignant qu’il avait désormais un regard lucide sur le passé.

Ce moment de réconciliation avec lui-même et avec le peuple gabonais a été un acte symbolique fort, en dépit de son refus de continuer à être le bouc émissaire d’un système qu’il n’a pas créé seul. Bilie-By-Nze a insisté sur le fait que la situation actuelle du pays ne pouvait plus perdurer, et qu’un changement profond était nécessaire. Il a également réaffirmé son désir d’une rupture avec ce système politique, estimant que celui-ci n’avait jamais fonctionné et ne fonctionnerait plus à l’avenir. Il a précisé qu’il n’était pas de ceux qui cherchaient à maintenir un statu quo destructeur pour le Gabon.

Vers un changement collectif

Dans ses déclarations, Bilie-By-Nze a souligné la nécessité d’une prise de responsabilité collective pour en finir avec les pratiques politiques du passé. « Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un qui a fait la même chose pendant 60 ans de changer », a-t-il argumenté, appelant à un changement radical dans la gouvernance du pays. Selon lui, il ne suffit pas de demander à un seul homme de porter l’entière responsabilité des erreurs passées ; c’est l’ensemble du système et des acteurs politiques qui doivent se remettre en question.

Son appel à la transformation du pays s’est accompagné d’une volonté de responsabilité partagée. Il a affirmé que, même si les Gabonais choisissaient de poursuivre dans la même direction, il ne pourrait pas soutenir un système qu’il jugeait irrémédiablement défaillant. Sa demande de pardon et son appel à la réconciliation nationale ouvrent ainsi la voie à une réflexion collective sur l’avenir du Gabon.