La récente désignation d’Ange Kevin Nzigou en tant que Coordinateur général du Rassemblement des Bâtisseurs, la plateforme politique initiée par Brice Clotaire Oligui Nguema, ne passe pas inaperçue. Ce choix audacieux, bien loin des habitudes politiques gabonaises, dérange les figures installées du pouvoir, notamment ceux qui pensaient naturellement conduire cette campagne. Pour certains, il s’agit d’un affront, d’une rupture brutale avec un système où les mêmes visages se succèdent depuis des décennies. Pourtant, cette nomination symbolise une volonté assumée de renouvellement et d’ouverture à une nouvelle génération.
Le Président Oligui Nguema veut imprimer une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires publiques. En portant Ange Kevin Nzigou à la tête du Rassemblement des Bâtisseurs, il traduit en acte son ambition de briser les codes d’une classe politique figée dans des logiques de clans et d’intérêts personnels. Cette nomination est bien plus qu’un choix stratégique : c’est un signal fort adressé à une élite politique qui peine à accepter le changement.
Depuis trop longtemps, la vie politique gabonaise est rythmée par la reconduction des mêmes acteurs, reléguant les jeunes leaders à des rôles subalternes. Cette répétition a nourri le sentiment d’un pouvoir confisqué, incapable de se renouveler pour répondre aux aspirations profondes du peuple. En promouvant un acteur issu de la nouvelle génération, Oligui Nguema fait voler en éclats ce schéma bien rodé.
Ce vent de renouveau n’a cependant pas tardé à susciter des résistances. En coulisses, certains caciques voient d’un mauvais œil cette redistribution des cartes. Habitués à tenir les rênes des grandes campagnes électorales et à influencer les décisions stratégiques, ces figures tapis dans l’ombre pensaient naturellement diriger cette nouvelle dynamique. L’arrivée d’Ange Kevin Nzigou à un poste clé vient bousculer leurs ambitions et fragiliser leur emprise sur l’appareil politique.
Pour eux, la montée en puissance de figures comme Ange Kevin Nzigou représente une menace directe. Ils y perçoivent non seulement une perte d’influence, mais surtout une remise en cause de leur monopole sur les cercles décisionnels. Certains tentent déjà, en coulisses, de discréditer ce choix et d’exercer des pressions afin de reprendre le contrôle. Mais en s’opposant à cette dynamique, ces acteurs du passé risquent d’exacerber le sentiment de rupture qui anime aujourd’hui une partie de la population, notamment la jeunesse. Car pour les nouvelles générations, cette nomination incarne un espoir, une opportunité de voir émerger une gouvernance plus représentative des aspirations populaires.
Si cette nomination est source de tensions, elle pourrait également être le catalyseur d’une transformation politique de plus grande ampleur. En donnant une place centrale à de nouveaux visages, le Rassemblement des Bâtisseurs cherche à fédérer autour d’une vision qui dépasse les clivages traditionnels et les querelles d’appareil.
Reste à savoir si cette stratégie paiera sur le long terme. Une chose est sûre : la nomination d’Ange Kevin Nzigou ouvre un nouveau chapitre de la politique gabonaise. Elle pose une question essentielle : la classe politique est-elle prête à faire place au renouveau ou s’accrochera-t-elle jusqu’au bout à ses privilèges ?
Dans un contexte où le besoin de rupture est devenu une exigence populaire, la réponse à cette question pourrait bien déterminer l’issue de la prochaine échéance électorale.