« L’Oprag n’a pas à se substituer aux opérateurs des navires»


Le circuit d’embarquement et de débarquement des marchandises et conteneurs au port d’Owendo est connu. Auparavant unique opérateur, l’Oprag a concédé depuis plusieurs années, tout le circuit d’embarquement et de débarquement des conteneurs aux exploitants portuaires  et aux consignataires, a expliqué notamment Judicaël Romaric Ebinda, Commandant du port d’Owendo.

 
Le port d’Owendo se nourrit d’une intense activité d’embarquement et de débarquement des marchandises. Une activité gérée par l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag).
Une zone industrielle et portuaire, dans laquelle l’Oprag assure en plus de la gestion, la promotion et le marketing des ports gabonais dont celui d’owendo en est le plus grand.

Plusieurs services composent les services attribués à la zone portuaire à l’image de l’OCT (Owendo container terminal), qui joue un rôle de sentinelle dans les circuits d’embarquement et de débarquement des cargaisons à travers son service de manutention.

OWENDO CONTAINER TERMINAL


« Sur cette plateforme maritime, un nombre élevé de conteneurs sont enregistrés tous les mois. L’opération de l’OCT repose sur deux leviers essentiels dont le but est de contribuer à l’efficacité du service des flux imports et des flux exports. En ce qui concerne le flux import, nous déchargeons les navires qui viennent accoster à quai. Une fois que ces conteneurs sont déchargés, ils sont stockés sur une yard sur nos terres pleins de stockage. Ici même nous en sommes les gardiens. Avant de décharger les navires, les armateurs, les transporteurs maritimes ceux qui se sont manifestés auprès des services douaniers et vont signaler et vont détailler dans un document qui s’appelle le manifeste, l’ensemble et la totalité de biens et de marchandises de façon précise qui vont être débarqués. Ces marchandises sont donc débarquées, stockées chez nous dans des stands de conteneurs. Aujourd’hui, il y a 2700 conteneurs-là au port, prêts à être livrés   aux importateurs.

Ces conteneurs sont en transit. Ils sont au sein du cordon douanier. Nous sommes dans une zone sous douanes et ces conteneurs sont sous notre gardiennage en attendant d’être bons de douane quand les importateurs ont terminé le process douanier grâce à leur agent de transit. Et quand les douanes auront validé la sortie des conteneurs,  les transporteurs se présentent.  Les transporteurs peuvent être des camions  qu’on voit circuler sur le terminal ou le train. Il y a une rame de train juste derrière moi qui va monter les conteneurs sur Franceville. En ce qui concerne les flux exports, lorsque les conteneurs arrivent sur le terminal, ils sont empotés  et plombés. Et donc la plupart de la logistique se déroule à l’extérieur du terminal, sur les sites d’empotage  divers et variés  à l’intérieur du pays ou dans la zone portuaire. Les chargeurs qui souhaitent exporter de la marchandise préparent leurs marchandises sur leur site.

Les empotages ont lieu en présence des services et des autorités.  La plupart du temps, il s’agit des services de douane et des services des eaux et forêts. Ceux-ci contrôlent la qualité et la quantité des marchandises. Les conteneurs sont fermés, scellés, à l’aide de plombs numérotés. Ensuite la douane valide  l’autorisation d’embarquement. Le transporteur va alors se présenter à nos guérites et nous vérifions que les conteneurs qu’il souhaite faire rentrer à l’intérieur du terminal sont autorisés par les services compétents de douane », a expliqué Anthony Samzun, directeur général de l’OCT.

SCAN GABON

Si un conteneur est endommagé ou subit tout autre type de défaillance, l’OCT situe le niveau de responsabilité qu’il lui incombe en la matière. « Nous sommes responsables des marchandises, donc en cas de dommages nous informons le transporteur maritime en fonction de la responsabilité que nous avons ou pas. Il arrive en effet que les conteneurs parviennent au port déjà endommagés par rapport à des incidents qui ont pu avoir lieu au cours de la chaîne de transport. Ces responsabilités-là sont définies par rapport à des documents qu’on appelle documents d’interchange. A chaque fois qu’un conteneur change de responsabilité, on fait un état des lieux  de son état. En matière de disparition, heureusement nous n’avons pas à déplorer  de disparition de conteneurs. Nous avons des systèmes informatiques   qui suivent la vie de chaque conteneur  au cours de son séjour sur le terminal et nous sommes capables aujourd’hui de préciser à tout moment avec un numéro de conteneur quelle est sa position, à quel moment il est entré sur le terminal, où il se situe exactement sur le terminal, ou à quel moment il a été sorti du terminal selon quelle autorisation avec le numéro afférant », a précisé Anthony Samzun.  

La marchandise mise dans les conteneurs est soumise au préalable à un passage au service de la société Scan Gabon. Un service qui revêt un rôle bien spécifique. « Scan Gabon opère ici avec un scanner  des technologies de rayon X pour scanner l’intégralité des conteneurs  l’import comme à l’export au  niveau du service des douanes gabonaises. Actuellement, nous avons un volume de conteneurs qui tourne autour de 60000 par mois qui sont scannés. Comme je vous l’ai précisé tout à l’heure, c’est l’intégralité des scanners qui sont scannés dans le cadre du contrat que nous avons avec la douane gabonaise  pour des raisons non seulement de sécurité et de sûreté mais aussi à des fins douanières », a souligné Diallo Demba, directeur général de Scan Gabon.

En cas de constat au moment du scanner qu’un conteneur renferme une marchandise non autorisée dans le circuit de l’import et de l’export  la procédure à suivre est expliquée ici par le directeur général de Scan Gabon. « Je tiens à préciser que notre envergure ne se limite qu’à la fourniture de l’image scannée.    Il est du domaine régalien de la douane de statuer  sur ce qui est vu à travers ces images. En d’autres termes, nous apportons une solution technique qui permet une inspection non-intrusive de ce conteneur. La décision de suspicion ou non est une décision régalienne de la douane », a indiqué Diallo Demba.

Avec l’extension du quai du New Owendo international port, les plus grands bateaux au monde de type Panamax peuvent désormais accoster au nombre de trois, et de manière simultanée. Sur ce quai l’activité a un rythme soutenu au regard du déchargement des conteneurs issus des différents navires. L’Oprag, l’autorité de régulation, possède d’autres services spécialisés. C’est le cas de la capitainerie qui joue un rôle central. Elle est chargée d’organiser l’accueil des navires et de veiller à la gestion des mouvements des bateaux qui accostent au quai.

Son domaine de compétence est expliqué par le commandant  du Port d’Owendo, Judicaël Romaric Ebinda, Commandant du port d’Owendo. Le Commandant revient également sur le fait que l’Oprag a concédé ses activités à d’autres opérateurs portuaires. « A sa création, l’Oprag avait un rôde d’opérateur portuaire. Depuis un certain nombre d’années, avec la concession qu’il y a eu, l’Oprag a désormais des missions régaliennes. Tout ce qui était opération sur les marchandises a été concédé aux exploitants portuaires  et aux consignataires chacun à des degrés divers. Et maintenant en ce qui concerne le transport des marchandises notamment les marchandises containerisés, l’Oprag n’intervient pas directement dans les circuits à marchandises. Les marchandises containerisées sont d’abord empotées  dans un endroit alpha,  placées souvent hors du port. C’est ensuite qu’elles arrivent sur le port », a insisté le commandant du port d’Owendo.

Avant de poursuivre, « quand elles arrivent sur le site du port, ces marchandises passent par l’OCT. Et pour rentrer sur l’installation portuaire, la douane doit délivrer un certain nombre de documents pour permettre à la marchandise d’accéder à l’installation portuaire. Et ensuite pour que cette marchandise puisse accéder à un navire, elle doit nécessairement passer par le scanner qui est encore sous la responsabilité de la douane parce que c’est la douane seule qui est habilitée  à utiliser l’imagerie, donc l’Oprag n’a qu’un rôle de régulateur,  c’est-à-dire que l’Oprag   permet simplement aux entreprises qui exercent sur l’installation portuaire de travailler en bonne intelligence », a précisé le commandant du port d’Owendo.

Plusieurs opérateurs exercent sur cette plateforme portuaire. L’Oprag, autorité de régulation s’évertue alors à chapeauter la synergie d’action qui y règne en tenant compte des nouvelles dispositions en vigueur. « Il nous appartient nous, en tant qu’opérateur portuaire, de pouvoir faire en sorte que lorsque ces navires accostent tous les opérateurs des marchandises et des navires puissent chacun jouer son rôle. L’Oprag n’a pas à se substituer à ces opérateurs là des navires.  Il faut reconnaître que sur la place portuaire chaque administration a une autorité bien déterminée.   Il nous appartient nous d’organiser le travail sur la place portuaire, de telle sorte que chaque autorité fasse son travail, chaque administration fasse son travail,  chaque opérateur fasse son travail. Nous avons maintenant la possibilité d’avoir 3 navires de type Panamax d’accoster à quai simultanément. La possibilité d’avoir trois navires sur le même quai on va réduire les temps d’attente  en rade et permettre aux marchandises que nous exportons de pouvoir quitter le port plus rapidement. Vous savez, ce qui fait un port,  c’est la célérité  du transfert de la marchandise et cette célérité est devenue réelle avec justement la construction de ce nouveau quai », s’est réjoui Judicaël Romaric Ebinda, Commandant du port d’Owendo.

 
Rhona Charline M’WENKONDET



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